Des répercussions à Trois-Rivières?
Par Nicolas Ducharme
Le spectaculaire saut en parachute de Felix Baumgartner a captivé la planète le 14 octobre dernier. Si cet exploit a peu de liens avec le parachutisme conventionnel, la grande visibilité qu’a connue le Red Bull Stratos pourrait donner le goût à plusieurs de tenter l’expérience.
Chez Parachutisme Adrénaline, situé à l’aéroport de Trois-Rivières, le saut de 39 kilomètres de Baumgartner a retenu l’attention des habitués ainsi que du propriétaire, Jean-Nicolas Lagacé. Même s’il convient qu’il s’agit d’une excellente publicité pour l’industrie, il ne sait toujours pas si son école verra les retombées du saut de Baumgartner.
« Nous avons eu un petit peu plus d’appels, mais ce n’est rien de significatif. Ce gros événement, c’est avant tout un excellent coup de publicité pour Red Bull. C’est ça le plus gros record de cet événement. »
Celui qui compte plus de 5500 sauts à son actif avoue qu’une telle expérience pourrait tenter tout amateur de saut en chute libre. Toutefois, il se demande si l’avancement de la technologie n’a pas grandement favorisé Baumgartner par rapport à ses prédécesseurs.
« C’est quelque chose d’intéressant et que plusieurs amateurs de parachutisme auraient voulu faire. La vue doit être magnifique et c’est très impressionnant. Mais lorsqu’on sait qu’un tel exploit avait été réussi dans les années 1960, on dirait que ça rend l’événement un peu plus décevant », constate-t-il.
En 1960, l’Américain Joseph Kittinger avait établi le record du monde pour le plus haut saut en parachute, 31 km. Il avait été hissé à plus de 31 km de hauteur par une montgolfière dont le ballon était rempli d’hélium, loin de la nacelle hautement technologique de Baumgartner.
Peu à voir avec la réalité
Si les répercussions du Red Bull Stratos ne se font pas encore sentir chez Parachutisme Adrénaline, c’est peut-être parce que l’exploit télédiffusé partout sur la planète a bien peu à voir avec la réalité des sauts en parachute qui se déroulent à l’aéroport de Trois-Rivières. Les sauts y sont effectués d’une hauteur de 3900 mètres et l’ouverture du parachute se fait à 1500 mètres, ce qui permet une chute libre d’approximativement une minute.
Avec l’arrivée de l’hiver, les parachutistes en sont à leurs dernières sorties de l’année. Bien qu’il soit possible de sauter lors de la saison hivernale, l’entreprise préfère ne pas courir le risque de faire des atterrissages dans la neige.
« Tout le monde aime atterrir de façon sécuritaire, et dans la neige, c’est plus difficile. En plus, le froid lors de la chute ne rend pas l’expérience plaisante », mentionne M. Lagacé.
L’École dresse un bilan positif de sa saison 2012. La clientèle est en constante augmentation et la majorité de celle-ci est composée de gens de la région qui tentent l’expérience pour une première fois. Environ 10 % des sauteurs sont des réguliers de l’endroit.
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