Grève à l'École nationale de police

Par Nicolas Ducharme
Le personnel de l'École nationale de police du Québec (ÉNPQ) a déclenché une grève de 24 heures vendredi, afin de protester contre la lenteur des discussions dans le renouvellement de leur convention collective, échue depuis 15 mois.
Les employés de l’ÉNPQ a dressé des piquets de grève devant les deux entrées de l’établissement de Nicolet. Sans contrat de travail depuis plus d'un an, les syndiqués estiment que le recours à la grève est devenu l'ultime moyen d'action pour faire bouger l'employeur.
Déjà, les conséquences de ce débrayage se font sentir sur les activités quotidiennes de l’ÉNPQ.
« C’est évident que le débrayage des deux tiers de nos employés a eu un impact sur nos activités. Aujourd’hui (vendredi), il y avait la cérémonie de finissants de la 126e promotion de l’école. Nous avons tout de même réussi à la tenir avec l’aide du personnel non syndiqué », explique le directeur du Bureau des affaires institutionnelles et des communications, Pierre St-Antoine. Des cours ont aussi été annulés.
Les négociations traînent
Le personnel de l’ÉNPQ représenté par le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), déplore « l'immobilisme de l'employeur à la table de négociation ».
Les syndiqués désirent que la structure salariale soit mise à jour et qu’elle respecte la loi sur l’équité salariale. Un plan global a été soumis le syndicat, mais il n’a pas été accepté par l’ÉNPQ.
« Il y a eu plusieurs discussions, mais ça prend un mandat du Conseil du trésor et il ne vient pas. Il y a eu des séances de négociations annulées et nous tournons en rond. Je ne doute pas de la bonne volonté de l’École. Le problème est à la tête du gouvernement », estime le président régional du SFPQ, Luc Légaré.
Du côté de l’ÉNPQ, on avance avoir fait une offre de qualité aux syndiqués, mais qu’il est impossible de céder à toutes les demandes. « Nous devons respecter les paramètres gouvernementaux, mais aussi notre capacité de payer », souligne M. Saint-Antoine.
Les quelque 200 travailleurs de l'ÉNPQ entendent signifier à la direction de l'établissement « l'urgence de négocier de bonne foi afin de conclure une entente avant les vacances estivales ».
La grève pourrait bien s’éterniser, puisque les syndiqués ont donné leur aval à une grève générale illimitée si les moyens de pression ne permettent pas de dénouer le conflit.
Protection des comédiens
Parmi les autres points de litige entre les deux parties se trouve les compensations financières à offrir aux comédiens blessés. L’ÉNPQ fait appel à des acteurs lors de multiples situations, dont certaines impliquant à la force physique. Puisque ceux-ci sont employés à temps partiel, une blessure peut avoir des répercussions importantes sur le portefeuille du comédien.
« Nous voulons une assurance revenu pour qu’ils puissent vivre décemment lorsqu’ils sont blessés », martèle M. Légaré.
D’autres séances de négociation sont prévues les 13 et 19 juin prochain.
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