Lise St-Denis s'explique

Par Guillaume Jacob
Plus d'une semaine après être passée chez les libéraux, la députée de Saint-Maurice-Champlain, Lise St-Denis, explique à L'Écho pourquoi elle a changé de camp.
Lise St-Denis a été déçue par l'attitude « doctrinaire » du Nouveau Parti Démocratique, explique-t-elle. Bien sûr, elle connaissait bien le programme du parti pour y avoir milité pendant 10 ans, mais elle s'est rendue compte qu'il y avait un pas entre les valeurs d'un parti et les réalités de la politique.
« Je connaissais très bien le programme du NPD. Mais je n'avais pas été confrontée à l'attitude dogmatique du parti. C'est très difficile d'avoir des discussions sur les enjeux au sein de cette formation. Ce que je n'avais pas compris, c'est que les partis progressistes peuvent aussi être doctrinaires. »
Impliquée au sein du Comité permanent de l'environnement et du développement durable, Lise St-Denis affirme qu'on lui a souvent dicté quoi dire, quoi faire et quoi penser en ce qui a trait aux questions et aux travaux au sein de cette instance.
Bref, la députée ne reconnaît plus le parti qu'elle a cru connaître sous la gouverne de Jack Layton, alors qu'elle n'était pas encore dans les arcanes du NPD. « L'image que Jack donnait durant la campagne, ce n'est pas ça la réalité. »
La députée transfuge est consciente que seulement 11% des électeurs ont voté en faveur du Parti libéral lors des dernières élections, mais elle croit que cette formation, qui selon elle allie ouverture et expérience, servira bien les enjeux auxquels est confronté Saint-Maurice-Champlain. D'autant plus que le parti de Jean Chrétien a longtemps eu des assises solides dans cette circonscription.
À ce titre, elle dément les rumeurs selon lesquelles France Beaulieu, ex-candidate libérale devenue aide de camp de la députée, l'ait influencée dans sa décision de changer de parti. « Mme Beaulieu est mon employée. Si je l'ai engagée, c'est pour sa connaissance du terrain. »
« Après mûres réflexions, et après avoir observé longuement comment se déroulaient les travaux à la Chambre des communes, je me suis rendu compte que je n'aimais pas l'attitude systématiquement négative du NPD. C'est sûr que quand on est dans l'opposition, il faut être contre. Mais du côté des libéraux, on propose aussi des choses. Ça rejoint davantage ma façon de faire. »
Réponses aux attaques
Lise St-Denis ne se formalise pas trop des flèches décochées à son égard par ses anciens collègues du NPD dans la région, Robert Aubin et Ruth Ellen Brosseau, ni de la pétition demandant sa démission qui circule sur le Web.
« La pétition, il y a des gens qui l'organisent. Des gens qui ont intérêt à se faire du capital politique sur mon dos. C'est normal qu'il y ait des gens qui expriment leur désaccord, mais autant que ça? Ils peuvent peut-être avoir été poussés.»
Lise St-Denis n'a jamais songé à démissionner devant les pressions. « J'aime de plus en plus cette circonscription-là. Je ne regrette pas du tout d'avoir été élue. » Elle affirme maintenant bien maîtriser les enjeux locaux, comme les fermetures d'usines et de l'absence de couverture des compagnies de sans-fil au nord de Grandes-Piles.
La députée souhaite aller à la rencontre de ses commettants et des gens de sa circonscription dans les prochains mois. Elle ira à la rencontre des maires le 27 janvier. « J'ai 24 municipalités sur mon territoire, en plus des communautés autochtones. C'est normal que les électeurs ne soient pas au courant de mes allées et venues. »
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