Motoneige: une industrie esclave de la température

Par Nicolas Ducharme
La neige est enfin arrivée sur le plancher mauricien dans les derniers jours. C'est un grand soupir de soulagement qu'ont poussé les entreprises dépendantes de l'industrie de la motoneige qui commençaient à trouver le temps long.
À la cabane à sucre Chez Gerry de St-Paulin, le propriétaire Christian Thériault avoue qu'il aimerait bien avoir Dame Nature de son côté pour le reste de l'hiver, après avoir connu une bien mauvaise saison en 2011.
Les motoneigistes et les quadistes représentent près de 30 % de sa clientèle. Il faut dire que l'entreprise de M. Thériault a un emplacement idéal, puisque des sentiers de motoneige et de quad traversent le stationnement du restaurant.
Mais avec le manque de neige, la saison était déjà bien mal partie pour lui. Le restaurateur a alors décidé de prendre le taureau par les cornes et a, de son propre chef, pris son tracteur pour remplir les fossés à proximité de la cabane à sucre. Ainsi, les motoneigistes peuvent maintenant prendre le départ de son stationnement en direction de Saint-Alexis-des-Monts.
« Je n'avais pas le choix de faire ça, sinon je perdais les touristes français qui sont au Québec que pour ça. »
Avec le réchauffement des conditions climatiques, M. Thériault réfléchit déjà à des façons d'attirer une nouvelle clientèle.
« C'est très stressant d'attendre après la neige. C'est pour ça qu'on veut développer autre chose pour être capable de vivre. On aimerait qu'il y ait plus de gens qui viennent en voiture. C'est pour cette raison que nous avons développé un menu plus gastronomique qui fait différent de la cabane à sucre traditionnelle. »
Le quad, la manne du futur
En Mauricie et dans Lanaudière, les motoneigistes représentent la majorité des amateurs de sports motorisés qui empruntent les sentiers. Mais le manque de neige des dernières années en a découragé plus d'un, qui ont lentement fait le saut vers le quad.
Le directeur général de Tourisme Mauricie, André Nollet, voit chez les quadistes le futur de l'industrie, du moins, dans la vallée du St-Laurent.
« Le prochain axe de développement va être celui des véhicules tout-terrain. Ça deviendra la solution alternative aux motoneiges. Tout va dépendre de la détérioration du climat. »
M. Nollet fait toutefois savoir que les restaurants et lieux d'hébergement devront s'adapter à cette nouvelle clientèle.
Les entreprises auront des choix à faire, puisqu'elles ne sont pas toutes prêtes à accueillir les VTT. Il ne faut pas oublier qu'ils font moins de distance qu'une motoneige. »
Tourisme Mauricie et Tourisme Lanaudière estimaient à près de 90 % le nombre de pistes ouvertes la semaine dernière.
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