Sans remord devant le juge

Par Claudia Berthiaume
C’est avec l’air arrogant et un sourire en coin que les deux jeunes hommes accusés du triple meurtre qui s’est produit dans un quartier résidentiel de Trois-Rivières ont comparu devant le tribunal de la jeunesse, mercredi.
Vêtus d’une combinaison blanche, les deux adolescents, âgés de 16 et 17 ans, n’ont démontré aucun signe de remord devant le juge et les familles des victimes présentes dans la salle. À un certain moment, l’un d’entre eux a même fixé froidement les proches des victimes dans les yeux.
Le dépôt des actes d’accusation a d’ailleurs permis d’apprendre que la mère de deux des victimes l’a échappé belle. Les deux prévenus font face à six chefs, dont trois pour les meurtres au premier degré de Roxanne Boisvert, 22 ans, et du couple formé de Raphaëlle Boisvert et de Jessy Chevalier, tous deux âgés de 17 ans. Les trois autres accusations de complots pour meurtre visaient les victimes, la mère des deux sœurs décédées ainsi que plusieurs policiers intervenus sur les lieux du drame. Heureusement pour la mère, elle avait déjà quitté pour le travail lorsque les suspects ont pénétré dans sa résidence.
Une peine pour adulte?
Les meurtriers allégués seront jugés au tribunal de la jeunesse, mais pourraient s'exposer à une peine applicable aux adultes. C’est ce qu’a demandé le procureur de la Couronne, Me Hippolite Brin.
Les présumés complices pourraient donc être passibles de l'emprisonnement à perpétuité. «Advenant que les accusés soient trouvés coupables, c’est au niveau de la sentence que cet avis-là a un effet. Dans le cas d’un meurtre au premier degré pour un adulte, la peine est généralement de 25 ans, mais il y a une disposition dans la loi qui fait que lorsque la personne avait 16 ou 17 ans, le maximum c’est 10 ans sans admissibilité à une libération conditionnelle», a expliqué l’avocat d’un des deux adolescents, Me René Duval.
Les proches du cadet du duo étaient également présents dans la petite salle qui était bondée pour l’occasion.
Les accusés sont demeurés détenus. Ils reviendront en cour le 25 février. Il n'a pas été question jusqu'ici d'une éventuelle demande de liberté sous caution.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.