L’avocat de Chantal Roy demande à nouveau l’arrêt des procédures

Par Claudia Berthiaume
L’ex-directrice générale adjointe de la prison de Trois-Rivières, Chantal Roy, était de retour en cour jeudi pour subir son procès relativement à une affaire d’alcool au volant remontant à juillet 2010. Comme il l’avait fait en juin dernier, l’avocat de l’accusée, Me Michel Lebrun, a demandé l’arrêt des procédures judiciaires à l’endroit de sa cliente.
Les motifs de l’avocat de la défense étaient toutefois différents de ceux du mois de juin où il invoquait alors un délai déraisonnable dans les procédures. Le juge Guy Lambert avait rejeté cette requête.
Jeudi, Me Lebrun a plaidé que les policiers qui ont arrêté Mme Roy n’ont travaillé qu’en répression alors qu’ils auraient dû faire davantage de prévention afin d’empêcher l’accusée de prendre son véhicule.
Les faits
Le 30 juillet 2010, Chantal Roy a appelé elle-même le 9-1-1 alors qu’elle se trouvait au Coconut Bar, à Trois-Rivières. Elle se disait menacée par d’autres clients du bar. À leur arrivée sur place, les agents Galarneau et Daneau ont constaté que Mme Roy présentait plusieurs symptômes relatifs à un état d’ébriété avancé.
Une fois l’objet de l’appel réglé, les policiers ont mis l’ex d.g. adjointe de la prison en garde à l’effet qu’elle ne devrait pas prendre son véhicule pour quitter l’établissement licencié. Celle-ci les aurait rassurés en leur disant qu’elle appellerait une amie ou un taxi.
Les agents de la Sécurité publique de Trois-Rivières sont ensuite allés se stationner à 400 mètres des lieux et, vers 3h du matin, ils ont vu Mme Roy quitter au volant de son véhicule. Ils l’ont arrêtée et amenée au quartier général.
Protection du public
Or, Me Michel Lebrun estime que, si les policiers avaient vraiment voulu protéger le public, ils se seraient placés de façon à voir l’accusée s’installer au volant de son Jeep Liberty, afin de l’empêcher de le faire. «Ils (les policiers) n’ont pas arrêté la commission de l’infraction. Ils ont limité leur intervention à la capture éventuelle de l’accusée. Cela ne devrait pas être endossé par le tribunal», a plaidé l’avocat de la défense.
Ce dernier a même ajouté que, si l’accusée avait causé un accident et tué quelqu’un en conduisant en état d’ébriété, le tribunal se serait alors demandé d’emblée pourquoi les policiers n’avaient pas fait davantage.
La Couronne, représentée par Me Véronique Michaud, estime qu’il n’y avait rien de choquant dans le comportement des policiers. «On ne peut pas présumer que les policiers savaient que Mme Roy allait conduire, surtout que l’accusée les a rassurés. Ils se sont installés à cet endroit en attente d’un autre appel. Les policiers ont agi en toute bonne foi en protégeant Mme Roy d’elle-même», a soutenu Me Michaud.
Le juge Guy Lambert a pris la cause en délibéré. Il rendra sa décision le 5 décembre prochain.
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