Sylvain Boies toujours détenu

Par Claudia Berthiaume
Sylvain Boies, cet individu arrêté le 9 septembre dernier au volant d’une automobile alors qu’il lui était interdit de conduire tout véhicule à moteur pour une période de 10 ans, est demeuré détenu au terme des représentations sur sentence, jeudi matin, au palais de justice de Trois-Rivières.
Ce dernier a plaidé coupable à l’infraction qui lui est reprochée. Les policiers de la Sûreté du Québec ont intercepté l’homme de 42 ans lors d’une opération de contrôle de vitesse, sur l’autoroute 40, un peu à l’est de Trois-Rivières. M. Boies circulait à 144 km/h à une heure où la circulation est dense. Deux autres personnes se trouvaient à l’intérieur du véhicule.
Depuis sa sortie du pénitencier en mars 2011, le prévenu faisait l’objet d’une ordonnance d’interdiction de conduite jusqu’en 2019. Sylvain Boies a purgé une peine de 12 ans de prison, dont 10 ans pour négligence criminelle ayant causé la mort de Joël Mussgnug et de Vincent Lopez.
Les faits remontent à mars 1999. L'accusé a été arrêté en état d'ébriété au volant de son véhicule à la hauteur de Pointe-du-Lac sur l’autoroute 40. Alors qu'il était menotté, M. Boies s'est emparé de la voiture des policiers, qu'il a conduite en sens inverse sur la voie rapide. Il a frappé de plein fouet le véhicule des victimes.
Réhabilition ou prison
L’avocat de la défense a fait témoigner deux personnes qui sont venues vanter les qualités humaines de Sylvain Boies. Me Jacques Patry a plaidé que la réhabilitation serait plus profitable à son client qu’une nouvelle peine d’emprisonnement, indiquant qu’un mois derrière les barreaux, suivi d’une période de probation, serait de nature à satisfaire les fins de la justice.
La Couronne ne semble pas partager cet avis. Le procureur aux poursuites criminelles et pénales a demandé une sentence de 12 mois de prison. Me Julien Beauchamp-Laliberté a rappelé le parcours tumultueux de Sylvain Boies, qui s’est retrouvé dans le tribunal à plusieurs reprises pendant les 20 dernières années, pour des accusations de conduite dangereuse, de vol, d’introduction par effraction et de bris de probation et d’engagement, notamment.
Bien qu’il s’agisse du premier écart de Sylvain Boies depuis sa sortie de prison, Me Beauchamp-Laliberté estime qu’il n’y a aucune preuve de la réhabilitation de celui-ci à ce jour.
Une gaffe
Invité à émettre des commentaires avant que le juge ne prononce sa sentence, Sylvain Boies a qualifié les évènements de « gaffe ». «Ce sont encore mes filles qui vont payer pour mon absence. Elles ont besoin de moi. Vous pouvez m’enlever mon permis pour 50 ans, je m’en fous, c’est certain que je ne toucherai plus à un volant de ma vie, même si quelqu’un est mal pris», a-t-il mentionné, tout en adressant ses excuses à la cour.
Le juge Bruno Langelier a pris la cause en délibéré. Il rendra sa décision le 22 octobre prochain.