Trois ans et demi de prison pour Mineau Simoneau

Par Claudia Berthiaume
Alex Mineau Simoneau a pris le chemin du pénitencier vendredi. Il y restera pour les trois prochaines années et demie pour avoir causé la mort de Jonathan Roy et Roxanne Belomo, deux étudiants de 20 ans, en mars 2011, alors qu’il conduisait en état d’ébriété sur l’autoroute 55 à la hauteur de Saint-Wenceslas.
L’accusé avait plaidé coupable à deux chefs d’accusation de conduite dangereuse ayant causé la mort au palais de justice de Trois-Rivières. Dans un jugement exhaustif de 37 pages, le juge Guy Lambert a condamné le jeune contrevenant à 42 mois de pénitencier auxquels s’ajoute une interdiction de conduire de trois ans.
Le magistrat a cité plusieurs cas de jurisprudence, dont la récente cause d’Irina Mysliakovskaia, indiquant qu’il souhaitait que sa sentence soit dissuasive. «Le Tribunal a répété à plusieurs reprises déjà que lorsqu’on délivre un permis de conduire à un individu, on lui accorde un privilège qui peut lui être retiré à tout moment. Le Tribunal ne veut d’aucune façon stigmatiser les jeunes conducteurs. Cependant, ces dernières années, beaucoup trop d’accidents ont impliqué des jeunes conducteurs insouciants comme l’accusé», a écrit le juge Lambert.
Ce dernier a noté une longue liste de facteurs aggravants. Le piètre état mécanique du véhicule de Mineau Simoneau, le fait que celui-ci ne possédait pas d’assurance responsabilité, sa conduite dangereuse et en état d’ébriété, alors qu’il était soumis à la tolérance zéro incombant à la possession d’un permis probatoire, et les séquelles avec lesquelles les parents des victimes doivent vivre n’en sont que quelques exemples.
De plus, le jeune homme n’a pas respecté ses conditions de remise en liberté.
Le juge Lambert a aussi pris en compte quatre facteurs atténuants, soient l’âge de l’accusé au moment des faits, 18 ans, son plaidoyer de culpabilité, son parcours de vie difficile ainsi que ses propres séquelles physiques.
Alex Mineau Simoneau a gardé la tête baissée pendant tout le prononcé de la peine. Il a même essuyé des larmes à quelques reprises.
Le procureur de la Couronne, Me Jean-Marc Poirier, qui avait suggéré quatre années de prison, était satisfait de la décision.
L’avocat de la défense, Me Michel Lebrun, estime que son client pourra maximiser les ressources disponibles dans un pénitencier fédéral pendant sa peine, bien qu’il ne croie pas à la valeur de l’emprisonnement pour réhabiliter les gens.
Un homme brisé
Le père d’une des deux jeunes victimes, Jean-Maurice Roy, était présent à chacune des étapes judiciaires. Lors des représentations sur sentence, il avait demandé au juge Lambert une sentence exemplaire «dans un esprit de justice envers la société».
À sa sortie de la salle d’audience, vendredi, sa souffrance était toujours vive. «Peu importe la sentence, je ressens la même douleur qu’avant. J’ai toujours un couteau dans le cœur. On ne peut pas tourner la page sur la mort d’un enfant, c’est impossible», a-t-il déclaré.
Celui-ci espère que la mort de son fils ne sera pas vaine et que tous les conducteurs réfléchiront plus longtemps avant de conduire dangereusement.
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