Alexis Vadeboncoeur libéré sous caution

Par Guillaume Jacob
Alexis Vadeboncoeur, ce jeune homme de 19 ans dont l’arrestation musclée a été filmée et rendue publique, a été libéré sous caution jeudi au palais de justice de Trois-Rivières.
Vadeboncoeur fait face à des accusations de vol qualifié avec arme à feu, de déguisement dans le but de commettre un méfait, de possession de stupéfiants en vue d’en faire le trafic et d’avoir braqué une arme à feu sur autrui.
Au terme de son enquête sur remise en liberté, il a pris le chemin du centre de désintoxication l’Estime d’Asbestos, où il entreprendra une cure de six mois, dont au moins deux mois en retraite fermée. C’était là une condition à sa remise en liberté dans l’attente de son procès.
Alexis Vadeboncoeur affirme être aux prises avec une dépendance aux opiacés d’ordonnance. D’ailleurs, il s’agirait là d’un des motifs du braquage qu’il aurait commis le soir du 2 février dernier, dans une pharmacie du boulevard des Récollets.
La Couronne s’opposait à la remise en liberté. En vertu de la gravité de certains des délits qui lui sont reprochés, c’était toutefois à l’accusé de démontrer au juge qu’il pouvait être remis en liberté sans compromettre la sécurité du public et miner la confiance du public à l’égard de la justice.
Le juge Jacques Trudel a expliqué sa décision par l’absence d’antécédents, le problème de dépendance de l’accusé et le fait que les victimes du braquage n’avaient pas été malmenées. « Votre remise en liberté, pour toute personne correctement informée, ne minerait pas la confiance du public envers le système de justice », a-t-il adressé à Alexis Vadeboncoeur.
L’accusé doit respecter plusieurs conditions, dont celle de rester en tout temps à la maison de thérapie l’Estime et de ne la quitter qu’en cas d’urgence médicale et en compagnie d’un intervenant.
La défense satisfaite
Me René Duval, l’avocat d’Alexis Vadeboncoeur, s’est dit satisfait de la décision du juge. « J’ai toujours soutenu que la solution était de traiter M. Vadeboncoeur et non pas de le mettre dans un milieu où la drogue circule, a-t-il dit au sortir de l’audience. C’est un secret de Polichinelle que dans les prisons, la drogue circule. »
Quant à la vidéo de l’arrestation musclée, cet élément de preuve n’est pas pertinent à cette étape du procès, a précisé le juge. « Je n’ai pas à me prononcer, à ce stade-ci, sur le comportement des policiers qui vous ont arrêté, à savoir si vos droits constitutionnels ont été bafoués », a-t-il expliqué à l’accusé.
Cette vidéo de l’arrestation d’Alexis Vadeboncoeur a fait couler beaucoup d’encre depuis qu’elle a été rendue publique dans le cadre de ce procès. On y voit quatre policiers de la Sécurité publique de Trois-Rivières frapper à maintes reprises le prévenu alors qu’il est au sol. Les quatre policiers impliqués ont été suspendus avec solde et une enquête de la Sûreté du Québec est en cours.
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