Avant-garde Technologie poursuit sur sa lancée

Par Matthieu Max-Gessler
On n’arrête pas le progrès chez Avant-garde Technologie. Cinq ans après avoir breveté une technologie robotique unique au monde, l’entreprise a entrepris une véritable révolution dans le monde manufacturier.
Cinq ans après avoir breveté sa Self Learning Cell et trois autres après avoir conçu le BeamMaster, un robot «intelligent» capable de s’adapter à toutes les pièces qui lui sont présentées, la révolution du monde manufacturier se poursuit chez la PME du parc industriel des Hautes-Forges. Bien plus tôt que ce qui était prévu, l’entreprise a réussi à percer les trois marchés qu’elle convoitait.
«On prévoyait entrer sur les marchés américain en 2013, sud-américain en 2014 et européen en 2015. En 2013, on a fait tout ça en même temps», se réjouit Éric Bélanger, président et fondateur d’Avant-garde Technologie.
L’entreprise a vendu jusqu’à présent quatre BeamMaster, à 2,5 M$ chacun. Une quantité qui peut sembler faible, mais qui assure la demande à venir, selon M. Bélanger.
«On n’en avait pas en démonstration alors que c’est maintenant le cas. Là, la demande va commencer», estime-t-il.
Exit le travail à la chaîne
Si l’avancée technologique développée par l’entreprise se veut révolutionnaire, c’est parce qu’elle vient bouleverser l’organisation du travail à la chaîne. En effet, avec un robot qui s’adapte à toutes les pièces qu’on lui présente, plus besoin de diviser le travail comme autrefois.
Mais le plus grand gage d’amélioration de la productivité que propose la Self Learning Cell est la rapidité d’exécution des robots qui en sont dotés.
«Ezeflow, à Granby, a été parmi les premières entreprises à se doter de robots intelligents. Leurs produits sont très artisanaux, alors ils devaient être faits à la main, ce qui prenait jusqu’à 100 heures. Maintenant, ça prend 45 minutes pour produire une pièce», illustre Éric Bélanger.
À ceux qui craindraient de voir la machine priver l’humain de son travail, l’entrepreneur affirme que c’est plutôt le contraire.
«Ezeflow est passé de 100 à 200 employés et a même racheté des compétiteurs en Irlande et aux États-Unis. C’est pareil avec Mega Brands, qui a ramené sa production au Québec en 2009 en la robotisant. C’est plus économique et l’entreprise a 1000 employés au Québec», réplique-t-il.
Une croissance déjà visible
À Trois-Rivières, le succès du BeamMaster se fait déjà sentir, avec l’embauche de 20 employés supplémentaires en 2013. La chasse aux curriculum vitae reprendra d’ailleurs sous peu, alors qu’Éric Bélanger souhaite ajouter 50 nouvelles recrues à son équipe d’ici les trois prochaines années. Une tâche qui pourrait s’avérer difficile en raison du manque de main-d’œuvre spécialisée au Québec.
«C’est une inquiétude. Avant la crise économique, on sentait déjà ce manque, mais je crois qu’en 2014, le creux de la vague est passé», soutient-il.
L’entrepreneur a toutefois dû se tourner vers la France et l’Inde pour plusieurs opérations de sous-traitance.
À la recherche d’autres créneaux
Si le succès semble assuré pour le BeamMaster, Éric Bélanger ne compte pas s’en tenir à cette réalisation. Son équipe tente présentement de trouver de nouvelles tâches que pourrait accomplir son bijou de technologie.
«On travaille sur la peinture des pièces d’avions, puisqu’il y a beaucoup de modules aux formes bizarres. Il y a aussi les citernes dans lesquelles il y a souvent des pièces assemblées à la main dont nos robots pourraient s’occuper», indique-t-il.
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