Bellerose entre au stade Fernand-Bédard pour de bon

Par Nicolas Ducharme
Être arbitre est de loin le travail le plus ingrat du sport. Lorsqu’un officiel retient l’attention, c’est rarement pour les bonnes raisons, ceux-ci se faisant conspuer dès la première erreur. Pourtant, l’un d’eux, Robert Bellerose, a reçu un bel honneur, dimanche, alors que la salle des arbitres du stade Fernand-Bédard portera dorénavant son nom.
Le natif de Trois-Rivières avoue avoir été surpris lorsqu’il a reçu l’appel du maire Yves Lévesque l’informant de la distinction qui lui serait décerné.
«Normalement, ce type d’honneur, ça se fait entre nous, dans la confrérie, parce que c’est un travail très ingrat, rappelle Bellerose. Quand tu es arbitre, le seul moment où tu te fais applaudir, c’est quand tu n’es plus là.»
Pourtant, le pedigree de l’homme de 56 ans ne laisse pas à désirer. Arbitre amateur de 1974 à 2000, il a officié lors du Championnat mondial junior en 1989 à Trois-Rivières, lors du Championnat mondial senior en 1993 au Nicaragua et lors des Jeux olympiques de Sydney en 2000. Il est membre du Temple de la renommée de Baseball Québec et de Sport-Hommage Mauricie.
Un de ses meilleurs souvenirs reste toutefois la journée où il était derrière le marbre lors de la Coupe Pearson, un match hors-concours entre les Blue Jays de Toronto et les Expos de Montréal au Stade olympique en 1985.
« Le match s’était terminé 3-3 en 11 manches, parce qu’il y avait un couvre-feu. Je pense que j’avais fait un bon travail. Puisque c’était une partie au profit du baseball amateur, on avait demandé à des arbitres de la Fédération d’officier le tout. »
Un rendez-vous manqué
Lorsqu’on constate le curriculum vitae de Bellerose, une question vient en tête. Pourquoi ne pas avoir tenté de faire le saut chez les professionnels? Une loi américaine réglementant les visas de travail a toutefois mis fin à ce rêve.
« Si un Américain pouvait faire le travail, alors un Canadien ne pouvait pas. Il n’y a donc pas eu d’arbitres du Canada dans les Ligues majeures avant la fin des années 80. Ils ont commencé ça en 1974 et j’ai eu 20 ans en 1977. C’est à cet âge que j’aurais pu m’essayer, mais la porte s’est fermée », explique-t-il.
La Mauricie chef de file
Même s’il reconnaît avoir eu une carrière plus qu’appréciable, Bellerose souligne que plusieurs de ses collègues de la région auraient pu obtenir le même honneur grâce à la qualité de la filiale développée par Émilien Pelletier et Jean-Marc Paradis.
« Il y avait autant de bons arbitres en Mauricie que dans le reste du Québec dans les années 70 et 80. Nous avions un beau noyau. Avec la ligue senior, il y avait beaucoup de matchs à couvrir et Shawinigan ainsi que Grand-Mère avaient des équipes juniors », rappelle-t-il.
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