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Trois-Rivières a aussi eu ses Jackie Robinson

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11 avril 2013
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Par Nicolas Ducharme
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La vie de Jackie Robinson, premier joueur de couleur à atteindre les ligues majeures, s’inscrit dans les grands moments de l’histoire du sport. Une partie est toutefois souvent oubliée. Trois-Rivières a, elle aussi, joué un rôle dans la chute de la barrière raciale au baseball.

1945, Brooklyn, NY. Les Dodgers, menés par le président Branch Rickey, réalisent un coup d’éclat, qui leur vaut plusieurs critiques, en faisant l’acquisition d’un joueur afro-américain évoluant dans les Negro Leagues; Jackie Robinson. Il s’agissait d’une première dans les Ligues majeures.

L’histoire allait s’écrire lors des deux années suivantes, alors que Robinson a été le premier joueur à franchir la barrière raciale au baseball professionnel avec les Royaux de Montréal dans la Ligue internationale et avec Brooklyn l’année suivante. Le tout sous les hués de plusieurs amateurs, qui n’acceptaient pas qu’un Afro-Américain foule le même terrain que des blancs. Une tout autre époque!

Aujourd’hui, l’héritage de Robinson ne fait pas de doute. Son numéro 42 a été retiré par les 30 équipes du baseball majeur et un film racontant son histoire sera en salle dès ce vendredi.

Johnny Wright

Là où l’histoire se perd, c’est qu’en plus de Robinson, les Dodgers ont mis sous contrat, avant le début de cette saison, trois autres joueurs afro-américains, dont Johnny Wright, un lanceur étoile des Negro Leagues. Il a lui aussi entamé sa carrière professionnelle avec les Royaux de Montréal. Il n’y avait donc pas un, mais bien deux joueurs de couleur à Montréal.

Après des débuts difficiles, Wright fut rétrogradé au club affilié de calibre C des Dodgers, les Royaux de Trois-Rivières de Ligue Can-Am de baseball (qui n’a rien à voir avec le présent circuit).

«Il y avait aussi des rumeurs que Robinson pourrait lui aussi être rétrogradé en début de saison, mais il avait trop de talent pour s’y retrouver », souligne Marcel Dugas, historien en baseball.

Certains dirigeants d’équipes s’étaient montrés réticents quant à la venue de joueurs de couleur dans la Ligue Can-Am, mais l’arrivée de Wright avait tout de même été acceptée.

Pendant ce temps, les Dodgers ont fait l’acquisition de Roy Partlow, un autre lanceur afro-américain, afin d’appuyer Robinson à Montréal. L’histoire se répète et l’artilleur est relégué au club trifluvien.

C’est donc dire que sur tous les joueurs afro-américains qui ont évolué dans le baseball professionnel en 1946, 40 % se sont retrouvés en Mauricie. La ville de Trois-Rivières a été une pionnière. Malheureusement, aucun des deux n’a atteint les ligues majeures, contrairement aux trois autres joueurs mis sous contrats par les Dodgers lors de cette année historique, soit Robinson, Don Newcombe et Roy Campanella.

Malgré tout, Wright et Partlow ont permis aux Trifluviens de remporter les séries éliminatoires de la Ligue Can-Am. Le premier a montré une fiche de 12 victoires et 8 défaites alors que le deuxième n’a subi qu’un revers à une occasion en 11 décisions.

« Sans eux, les Royaux n’auraient probablement pas remporté le championnat. Ils avaient été bien accueillis à Trois-Rivières. Il faut dire que s’ils avaient été mauvais, ça ne se serait peut-être pas déroulé de cette façon », observe M. Dugas.

Wright et Partlow ne joueront qu’une seule saison à Trois-Rivières avant de retourner dans les Negro Leagues où ils étaient reconnus comme des étoiles.

« Alors qu’ailleurs il y avait des émeutes si des noirs se retrouvaient au même endroit que des blancs, ce n’était pas le cas à Montréal ou Trois-Rivières. C’est ce qui a facilité leur intégration, ce qui était extrêmement difficile. Selon les archives, Wright et Partlow n’avaient que de bonnes choses à dire sur la ville qui les a hébergés », précise M. Dugas.

Un legs

Le passage de Partlow et de Wright à Trois-Rivières aura été bref et oublié, malheureusement. On ne retrouve aucune indication au stade Fernand-Bédard rappelant que la barrière raciale est tombée à Trois-Rivières en 1946. Il serait peut-être temps de penser à souligner cet événement lors des prochaines années. Le 70e anniversaire du passage de Robinson à Montréal sera célébré en 2016, alors pourquoi ne pas en profiter pour se remémorer celui de ces deux athlètes qui ont eu le courage de joindre le baseball professionnel malgré la pression que cela signifiait.

 

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