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Nouveau rapport de la conseillère scientifique en chef du Canada

La COVID longue pourrait avoir des répercussions sur l'économie canadienne

durée 12h00
13 mars 2023
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Par La Presse Canadienne

Un nouveau rapport publié cette semaine par la conseillère scientifique en chef du Canada indique qu'elle considère les premières vagues comme la «tête» de la pandémie de COVID-19, mais la COVID longue comme sa «queue», puisque la maladie inflige des dommages importants aux personnes touchées, à leurs familles et potentiellement à l'économie du pays.

Selon la Dre Mona Nemer, environ 10 à 20 % des personnes atteintes de la COVID-19 développent un syndrome post-COVID après avoir récupéré d'une infection au coronavirus. Les symptômes de la COVID longue vont de l'hypertension artérielle et un rythme cardiaque irrégulier à des symptômes médicalement indéfinis, comme la fatigue chronique, le brouillard cérébral, les douleurs musculaires et les problèmes de vision.

«Certains patients ne sont pas encore rétablis de deux à trois ans après l’infection initiale et on ignore s’il y a une possibilité qu’une partie de ces gens ne recouvrent jamais complètement l’état de santé qu’elles présentaient avant l’infection», note la Dre Nemer.

«Comme les conséquences socioéconomiques futures pour le Canada pourraient être de grande envergure, de la planification et de la surveillance pourraient s’avérer nécessaires», ajoute-t-elle au sujet des impacts de la COVID longue sur le marché du travail et sur l’économie en général.

«L’analyse des répercussions socioéconomiques du syndrome post-COVID (SPC) réalisée dans d’autres pays, notamment le Royaume-Uni et les États-Unis, indique que cette affection a des répercussions importantes sur le marché du travail et le produit intérieur brut (PIB), en plus des coûts et des pressions pour le système de santé.»

Le Canada pourrait donc être confronté à un «événement provoquant une incapacité à grande échelle», car il est de plus en plus clair que la COVID-19 augmente le risque de plusieurs maladies chroniques, notamment le diabète et l'hypertension.

Statistique Canada rapportait à la fin de l'année dernière qu'environ 15 % des adultes du pays ont signalé des symptômes de COVID longue au moins trois mois après un test COVID-19 positif. Cela représente 1,4 million de personnes.

Une meilleure collaboration

À la lumière de ces constats, la Dre Nemer formule 18 recommandations, dont la création d'un réseau pancanadien de recherche et de soins cliniques, ainsi que des évaluations normalisées et des lignes directrices cliniques.

«Sur le plan clinique, une question importante sera de savoir si le SPC, ou COVID-19 de longue durée, constitue une seule maladie ou une constellation d’affections nécessitant un traitement et un suivi distincts», précise la Dre Nemer dans son rapport.

«Pour répondre à cette question, il faudra une collaboration étroite entre épidémiologistes, fournisseurs de soins de santé et chercheurs du domaine de la santé, ainsi que l’utilisation de nouvelles approches comme l’analyse de données par intelligence artificielle.»

En réponse, le gouvernement fédéral a annoncé jeudi un financement de 29 millions $ pour aider les experts à élaborer des lignes directrices pour la pratique clinique sur le syndrome post-COVID‑19.

L'Agence de la santé publique du Canada indique que 20 millions $ iront au réseau de recherche Long COVID Web, qui sera dirigé par la Dre Angela Cheung, qui est médecin-chercheuse principale du Réseau universitaire de santé et à l’Université de Toronto.

Ce financement, provenant des Instituts de recherche en santé du Canada, permettra à la Dre Cheung de collaborer avec environ 300 chercheurs — dont Simon Décary de l’Université de Sherbrooke — et personnes atteintes de la COVID longue pour développer des diagnostics, des traitements et de la réadaptation.

Mme Cheung se réjouit donc que les chercheurs de tout le pays aient désormais la possibilité de partager des ressources et d'apprendre les uns des autres.

«On va organiser des webinaires pour partager nos résultats et nous communiquerons avec des organismes provinciaux et professionnels», souligne-t-elle.

Des cliniques et des services de réadaptation spécialisés dans la COVID longue sont déjà disponibles dans certaines provinces, dont le Québec, la Colombie-Britannique, l'Alberta, et l'Ontario.

Mais leur nombre exact et leurs emplacements ne sont pas facilement disponibles, déplore la Dre Nemer dans son rapport. Les patients doivent aussi endurer de longs délais d'attente pour avoir accès aux services, ajoute-t-elle.

Camille Bains, La Presse Canadienne

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