De nouveaux outils en route

Par Matthieu Max-Gessler
La Fondation Cédrika Provencher a profité de la Journée mondiale de prévention des enlèvements d’enfants pour dévoiler de nouveaux projets visant à améliorer l’intervention citoyenne en cas de disparition.
La Fondation a notamment établi un partenariat avec Christine gagnon, première diplômée au monde en synergologie, une discipline qui vise à identifier dans une conversation les signes de danger et agir en conséquence. La spécialiste a été chargée par la Fondation de développer une grille de lecture simplifiée que les enfants pourront mettre en pratique.
«Le but est de donner des drapeaux rouges à l’enfant pour savoir si lorsqu’un adulte l’aborde, il doit rester poli ou crier. On veut les aider à décrypter les gestes que peut poser une personne malveillante», a-t-elle résumé.
Des capsules vidéo expliquant ces signes seront ensuite diffusées dans les écoles et CPE.
Le district des Scouts de la Saint-Maurice a aussi mis la main à la pâte dans la même voie, comme l’a expliqué Audrey Pellerin, qui était la responsable du groupe de scouts dont faisait partie Cédrika Provencher lors de sa disparition, il y a sept ans.
«On veut profiter des bénévoles qui sont déjà auprès des jeunes pour les aider à reconnaître les risques et aussi sensibiliser les parents, pour que tous soient prêts à agir si une situation de danger se présente», a-t-elle expliqué avec émotion.
La Fondation travaille également sur un «protocole opératoire» qui guidera les citoyens dans les actions qu’ils peuvent prendre lorsque la disparition d’un enfant est signalée, sans pour autant nuire au travail des policiers.
Un portail regroupant des organismes internationaux sera aussi mis sur pied par la Fondation pour faciliter le partage d’informations entre les pays. Cet outil a déjà reçu l’appui du premier ministre Stephen Harper et du ministère canadien de la Défense et sera mis en place dans les prochains mois.
Ne pas tomber dans la paranoïa
Bien qu’encore éprouvé par la disparition de sa petite-fille, le fondateur de la Fondation Cédrika Provencher, Henri Provencher, a tenu à inciter les parents à ne pas tomber dans la paranoïa.
«Des parents m’ont confié qu’ils empêchaient leurs enfants d’approcher des adultes depuis la disparition de Cédrika. Si on commence à faire ça, on ne pourra plus vivre en société. Il ne faut pas empêcher les enfants de parler aux adultes, ils ont besoin d’eux, mais il faut leur donner les outils pour détecter les personnes qui ont de mauvaises intentions», a-t-il insisté.
D’autres organismes ont profité de la Journée mondiale pour rappeler à la population les services qu’ils offrent déjà, comme Parents Secours et l’escouade canine Sauvetage Mauricie K9, qui intervient bénévolement lors de disparitions et de noyades.