Le CSSS opte pour les bracelets électroniques

Par Jocelyn Ouellet
L’acquisition de bracelets électroniques pour tous les nouveau-nés est au cœur des mesures retenues par le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de Trois-Rivières pour éviter la répétition d’un enlèvement comme celui de la petite Victoria, survenu le 26 mai dernier.
Moins d’un mois après qu’une jeune femme vêtue en infirmière ait quitté l’hôpital avec le poupon âgé à peine d’un jour, la direction du CSSS adopte une combinaison de mesures pour maximiser la sécurité de son Centre parents-enfant.
Le système de caméras de sécurité sera rehaussé et modernisé afin de fournir des images plus claires. Les caméras actuelles se sont avérées un élément clé pour identifier rapidement la suspecte et permettre aux policiers, grâce à la vigilance du public et en particulier de trois jeunes femmes et d’un jeune homme, de retracer la fillette trois heures après son enlèvement. Parmi les autres mesures, notons l’installation d’une affiche dans chacune des chambres des nouveau-nés afin de maximiser la contribution des visiteurs. Celle-ci rappelle, par exemple, que les soins sont prodigués en tout temps dans la chambre et précise la façon de faire en cas d’exception. Elle informe aussi les proches qu’il est interdit de quitter l’unité avec le bébé.
«La sécurité ne repose pas uniquement sur la technologie, mais aussi sur la vigilance et la coopération de chacune des personnes concernées. Nous voulons ainsi renforcer les liens qui les unissent», a indiqué Rosemonde Landry, directrice générale adjointe à la gouvernance clinique, lors d’une conférence de presse tenue en compagnie de la directrice générale du CSSS de Trois-Rivières, Lucie Letendre. Afin de ne pas compromettre leur efficacité, d’autres mesures, adoptées ou encore à l’étude, ne seront pas dévoilées.
Les parents consultés
Outre le personnel de l’unité, les parents de la petite Victoria ont eu leur mot à dire sur les mesures à adopter. Tous ont vite abandonné l’idée de resserrer l’accès des visiteurs pour opter pour le bracelet électronique. «Nous sommes très satisfaits de ce que le CSSS a instauré, surtout le bracelet électronique. On ne voulait pas que ça devienne une prison», a indiqué Mélissa McMahon, présente à la conférence de presse en compagne de la petite Victoria et de son conjoint Sébastien Boisclair. Mme McMahon interpelle le ministre de la Santé, Gaétan Barette, afin qu’il étende une telle mesure à l’ensemble des unités néonatales du Québec. Lucie Letendre vante aussi cette mesure qui selon elle permet de «préserver l’esprit d’ouverture et d’accueil qui règne au Centre parents-enfant. En plus de la sécurité, nous avions à cœur dans notre réflexion et nos analyses d’atteindre un équilibre pour que la naissance continue d’être une expérience heureuse pour les familles qui séjournent dans notre établissement», a-t-elle indiqué.
Dossier refusé à l’IVAC
À la suite de l’événement, seule Mélissa McMahon a été reconnue comme victime par l’Indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC). Son conjoint, qui aurait souhaité pouvoir s’absenter de son travail pour se remettre des émotions et soutenir sa famille, s’est vu refusé le statut de victime. «Ce n’est pas l’idéal», déplore Sébastien Boisclair qui peste contre l’IVAC qui motive son refus par le fait que le père n’était plus dans la chambre lors de l’enlèvement. «Y a un dénouement heureux, mais on est quand même marqués par les événements, nos deux enfants plus âgés et mon conjoint aussi. On trouve ça aberrant et inhumain», ajoute Mélissa McMahon.