Les cols-bleus rejettent à nouveau l’offre de l’employeur

Par Matthieu Max-Gessler
Les 24 employés cols-bleus de la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie ont rejeté à l’unanimité la dernière offre de leur employeur.
Cette offre était presque identique à celle présentée le 12 mai dernier aux syndiqués et que ces derniers avaient rejetée à forte majorité. Le seul élément ajouté dans la nouvelle mouture de l’offre est la garantie du maintien des emplois pour la récupération des boues de fosses septiques.
«Oui, on voulait garder cette compétence-là, mais il y avait d’autres clauses qu’on voulait négocier et l’employeur, c’est un ultimatum qu’il nous a donné: si tu veux ça, jette le reste. Nous, on n’est pas d’accord avec ça», a justifié Mario Mongrain, président du Syndicat régional des employés municipaux de la Mauricie (CSN).
Ce dernier a également affirmé que les demandes de son syndicat se chiffrent à 20 000 $ pour une année. Selon lui, les dépenses de la Régie entraînées par le conflit de travail, qui dure depuis près de deux ans, sont beaucoup plus élevées.
«Juste en agents de sécurité, on estime qu’ils ont dépensé 100 000 $. Avec les rencontres de négociations, qui ont coûté de 50 000 à 70 000 en frais d’avocats et en ressources humaines, en plus des cadres qui sont payés pour négocier, ça se chiffre à 210 000 $ par année. Ça coûte cher aux contribuables, mais ce n’est pas la faute du syndicat», a-t-il insisté.
Sans nier ni approuver cette estimation, la conseillère en communications de la Régie, Sylvie Gamache, a rappelé que les dépenses de sécurité sont justifiables puisque des camions lourds circulent près de l’endroit où les grévistes se sont installés, soit à l’entrée numéro deux du site d’enfouissement de Saint-Étienne-des-Grès. Elle a cependant ajouté qu’il serait «audacieux de faire des estimations» de ces dépenses.
Arbitrage en vue?
La Régie et le syndicat s’accusent également mutuellement de vouloir avoir recours à un arbitrage. Dans un communiqué envoyé mercredi matin en réaction au vote des syndiqués, l’organisation a écrit que «devant ce refus, à ce stade, la Régie en est à se demander si le syndicat ne souhaite pas aller en arbitrage».
M. Mongrain a toutefois indiqué que son syndicat «n’est pas encore rendu là» et qu’il «préfère négocier». Il a cependant ajouté ne pas écarter cette possibilité.
Les parties patronale et syndicale doivent toutes deux être en accord avec le recours à l’arbitrage pour que celui-ci soit accepté.
Pour sa part, la Régie n’a pas encore prévu de nouvelle rencontre de négociation.
Deux plaintes à la Commission des relations de travail
Le syndicat a par ailleurs remis mercredi deux documents aux médias, tous deux provenant de la Commission des relations du travail. Un jugement rendu le 4 juin dernier statue que la Régie «a entravé les activités du syndicat» dans un mémo affiché le 7 février et qui abordait une offre présentée au syndicat.
Le second document concerne la réaffectation d’un employé col-bleu, qui continuait à travailler malgré la grève en vertu d’une entente entre le syndicat et la Régie sur les services essentiels. L’employé en question effectuerait une tâche qui n’est pas couverte par les services essentiels et qui revient habituellement aux employés de bureau (cols blancs), qui eux ne sont pas en grève. Selon le rapport d’un enquêteur du ministère du Travail, la Régie aurait ainsi enfreint l’article 109,1 c) du Code du travail.
Mme Gamache n’a pas voulu commenter ce rapport et a indiqué que «c’est à la Commission des relations de travail de statuer».