Colisée: l’UQTR plaide sa cause

Par Matthieu Max-Gessler
Une bonne partie de la communauté de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), ainsi que des écoles, des équipes sportives et d’autres intervenants de la région, ont manifesté leur soutien au projet de Centre d’excellence régional académique et sportif (CERAS), vendredi.
Le Cégep de Trois-Rivières, le Séminaire Saint-Joseph, le Collège Marie-de-l’Incarnation, la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières et la Jeune Chambre de commerce de la Mauricie se sont rangés derrière l’UQTR pour demander aux élus trifluviens de soutenir leur projet et non celui du District 55.
Bien que cette sortie publique ait été planifiée en à peine 24 heures, la rectrice de l’UQTR se défend d’avoir eu un mouvement de panique face à l’intérêt grandissant du maire Yves Lévesque pour son «plan C» au District 55.
«Qu’il y ait un projet ou 100 projets, ce qui nous intéresse, c’est de vous présenter le projet qui est unique au Québec, celui de l’UQTR. On dit que c’est le meilleur projet, avec tous les volets qu’il couvre, et qu’on y tient énormément», a insisté Nadia Ghazzali.
Le maire de Trois-Rivières a rencontré cette semaine des représentants du Groupe Robin, promoteur du projet de power center District 55. Ceux-ci devaient lui présenter des données financières sur la possible réalisation d’un colisée sur le site qu’ils veulent développer. M. Lévesque n’a d’ailleurs pas caché son enthousiasme face à cette possibilité, qui pourrait selon lui être plus rentable à long terme.
Pas de nouveau montage financier
Le conseil municipal tranchera le 16 juin prochain la question de l’emplacement du futur colisée. Le maire Lévesque s’attend à ce qu’avant la prise de cette décision, le Groupe Robin et l’UQTR présentent aux conseillers municipaux le montage financier de leur projet respectif.
Or, l’UQTR ne compte pas présenter de nouvelles données. Selon la vice-rectrice à l’administration et aux finances de l’université, Johanne Giguère, les élus disposent déjà d’informations complètes sur le projet.
«On a évalué six hypothèses. On a le worst case scenario et le scénario le plus optimiste. Pour le moment, je pense que le dossier est complet au plan financier», a-t-elle soutenu.
Le syndicat des professeurs appuie… avec des réserves
Il n’y a pas que les élus qui attendent un montage financier du projet de CERAS. Après avoir réservé un accueil froid au projet, le Syndicat des professeurs de l’UQTR s’y est rallié. Le président du syndicat, Pierre Baillargeon, prévient toutefois qu’il ne le soutiendra pas si l’UQTR décide de puiser dans son budget de fonctionnement pour payer les frais de gestion et d’entretien de l’éventuel centre.
«Dans l’état actuel des choses, on n’est pas contre. C’est évident: presque la majorité des départements ont adhéré à ce projet. Mais attendons le montage financier», a-t-il spécifié.
Le président de la Fondation de l’UQTR, Jean-Guy Paré, a toutefois annoncé que sa prochaine campagne de financement majeure aura un volet dédié au CERAS. Il souhaite recueillir 6 M$, qui seront ensuite dédiés au budget de fonctionnement du centre.
La Chambre de commerce appuie l’idée
Questionnée sur ce qu’implique son soutien au projet de CERAS, la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières (CCITR) se défend de lever le nez sur le District 55 comme terre d’accueil d’un colisée. Que le projet de l’UQTR comporte un amphithéâtre de 5000 places ou non, il aurait des retombées économiques très intéressantes en plus de contribuer à contrer l’exode des jeunes dans la région, selon la directrice générale de l’organisation, Caroline Beaudry.
«L’infrastructure, ce n’est pas à ça que je m’attarde présentement. Je m’attarde à une idée qui a été semée et qui semble concilier les acteurs économiques, du domaine de l’enseignement et probablement d’autres niveaux. C’est ça qui est porteur, de voir une communauté qui se range derrière une idée qui est mise en terre dans l’espoir de la voir fleurir», résume-t-elle.