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Voyager grâce à l’espéranto

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7 mai 2014
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Par Amélie Marcoux
TROIS-RIVIÈRES - 

Italie, Turquie, Géorgie, Slovaquie, Autriche, Islande, Suzanne Roy a visité tous ces pays et chaque fois, l’expérience était unique. L’espérantophone pouvait compter sur des gens de la place qui parlaient la même langue qu’elle pour la guider.

Depuis que Suzanne Roy a découvert l’espéranto il y a six ans, elle choisit ses destinations voyages en fonction des possibilités liées à cette langue. Elle revient d’ailleurs d’un séjour en Géorgie où elle a assisté à un congrès sur l’espéranto. «Il y a avait une cinquantaine de participants provenant de 18 pays», raconte-t-elle.

Au cours des dernières années, Suzanne a participé à beaucoup d’activités de la communauté mondiale de l’espéranto. Elle a donc maintenant des contacts un peu partout dans le monde, ce qui lui permet de voyager « autrement ».

Voyager différemment qu’avec l’anglais

La dame raconte qu’avec l’espéranto elle ne voyage pas du tout de la même manière que si elle utilisait l’anglais, considéré par beaucoup comme la langue internationale pour voyager. «L’anglais est une langue de commerce, aussitôt qu’on veut sortir des sentiers battus, ça ne fonctionne pas, explique-t-elle par expérience. Ce n’est pas vrai qu’on peut communiquer facilement en anglais dans des pays comme la Slovaquie».

Alors lorsqu’elle prépare un voyage, elle fait appel à ses contacts qui parlent espéranto pour pouvoir bénéficier d’un accès privilégié à la culture locale sans barrière de langue.

Un parfait exemple de ce type de voyage est lorsqu’elle est allée en Italie. Par l’entremise d’un contact italien, une vieille enseignante italienne l’a accueillie chez elle et lui a fait visiter sa ville d’une façon unique. «C’était extraordinaire. Je suis certaine qu’aucun touriste n’a pu vivre la même expérience que j’ai pu vivre à Rome», se souvient-elle.

Suzanne Roy prépare déjà son prochain voyage. En espéranto évidemment. «Je suis tentée par un congrès en Italie, j’ai reçu une invitation pour aller faire une randonnée au Népal et dans le temps du jour de l’an, il y a toujours le fameux party de l’association des jeunes espérantophones allemands». Ce ne sont pas les possibilités qui manquent.

Une langue méconnue, mais toujours bien vivante

«C’est quoi ça?» Comme bien des gens, c’est la réaction qu’a eue Suzanne Roy la première fois qu’elle a entendu parler de cette langue inventée, mais sa curiosité était piquée. Une semaine plus tard, elle pouvait lire un Tintin en espéranto.

Les espérantophones s’entendent pour dire que l’espéranto est très facile à apprendre. Le jeune Polonais qui rêvait d’une langue internationale il y a plus de 125 ans, s’est inspiré de plusieurs langues pour l’inventer. Ludwik Lejzer Zamenhof voulait faciliter la communication entre personnes de langues différentes à travers le monde entier.

La Société québécoise d’espéranto décrit la langue comme ceci: « À l'oral, l'espéranto fait penser à l'espagnol ou à l'italien, à cause de son ton mélodique chantant et de ses très nombreuses terminaisons en a et en o. À l'écrit, avec ses accents circonflexes, il fait un peu penser au tchèque ou au serbo-croate. Mais dans sa grammaire, il est unique. Aucune autre langue vivante n'est plus simple.»

Le président et fondateur de la société, Normand Fleury, donne l’exemple de la simplicité des verbes. «Il n’y a pas de verbes irréguliers. Au niveau des terminaisons des verbes, on n’a que six terminaisons. On peut apprendre la conjugaison des verbes en espéranto en moins de 30 minutes», affirme-t-il.

Normand Fleury croit que la facilité de l’apprendre est un des facteurs qui expliquent pourquoi cette langue inventée qui n’appartient à aucun peuple en particulier est toujours bien vivante en 2014. «Le commun des mortels n’a pas le temps d’apprendre deux ou trois langues», dit-il. La proposition d’apprendre en très peu de temps une seule langue qui pourra être utilisée un peu partout dans le monde est donc attrayante. C’est d’ailleurs ce qui a poussé Suzanne Roy, déjà amatrice de voyages, à apprendre l’espéranto.

Des espérantophones un peu partout dans le monde

La Société québécoise d’espéranto estime qu’environ deux millions de personnes ont appris la langue dans environ 150 pays et que quelques milliers de personnes l’utilisent couramment dans des échanges internationaux. Un réseau international bien implanté assure un lien entre les espérantophones de partout dans le monde. Chaque année, ils seraient entre 1000 et 3000 personnes à assister au Congrès mondial d’espéranto.

La popularité de l’espéranto a toutefois déjà été beaucoup plus grande, entre autres au Québec. Normand Fleury raconte qu’à la fin des années 80, autour du centième anniversaire de la création de l’espéranto, le regroupement québécois comptait des centaines de membres. Il ajoute que comme c’est encore le cas des certaines universités de pays très ouverts à l’espéranto, comme la Hongrie, les étudiants de l’Université Sherbrooke pouvaient l’apprendre en classe. «Un professeur avait décidé de l’enseigner», affirme-t-il.

Si les belles années semblent derrière, il affirme toutefois que le mariage espéranto et Internet en est un heureux. Les gens intéressés à apprendre la langue peuvent le faire facilement sans en consultant des sites Internet. La Société québécoise d’espéranto recommande d’ailleurs le plus populaire d’entre eux, « lernu! »

À Trois-Rivières, Suzanne Roy s’offre comme professeure d’espéranto. Elle aimerait bien pouvoir partager sa passion pour cette langue.

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