Les cols bleus s’invitent au conseil municipal

Par Matthieu Max-Gessler
Une quinzaine de cols bleus de la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie (RGMRM) ont profité de la tenue du conseil municipal de Trois-Rivières, lundi soir, pour s’adresser directement au conseiller et président de la RGMRM, René Goyette.
Les syndiqués ont demandé à M. Goyette s’il avait l’intention de réellement négocier avec eux.
«Ce n’est pas ici qu’on va négocier, ce n’est pas sur la place publique, mais à la table de négociations. La Régie se montre ouverte à négocier», a répliqué M. Goyette.
Après leur intervention devant les membres du conseil, deux représentants syndicaux ont profité de la présence des médias pour dénoncer l’enlisement du conflit de travail, qui dure depuis deux ans.
«On ne veut pas négocier sur place publique, mais on est venu mettre pression sur les gens qui paient pour la Régie. Les villes mettent de l’argent dans la Régie et c’est géré n’importe comment. Ils mettent plus d’argent à nuire à la négociation qu’à la régler», a dénoncé Paul Lavergne, président du Conseil central du Cœur-du-Québec de la CSN.
M. Lavergne a dénoncé la présence de nombreux agents de sécurité sur les lignes de piquetage lors des deux journées de grève qu’a menées le syndicat le mois dernier.
«La population paie pour des erreurs de gestion, une judiciarisation du dossier, des agents de sécurité et des injonctions au lieu de juste s’asseoir et négocier», a-t-il ajouté.
Les 24 cols bleus de la RGMRM demandent notamment une augmentation salariale de 4 % et des garanties que des tâches ne seront pas confiées à des sous-traitants, ce qui se traduirait par des pertes d’emploi, ce que la Régie semble refuser de leur accorder.
Vers une grève générale
Le syndicat des cols bleus prévoit déclencher une grève illimitée le 14 mai prochain, à moins d’avancées majeures dans les négociations. Une avenue qui ne semble pas inquiéter René Goyette outre mesure.
«Ça n’est pas agréable pour personne, mais ça fait partie de la négociation et il faut le respecter», s’est-il contenté de dire, rappelant que la Commission des relations du travail rencontrera les deux parties mercredi afin de déterminer les services qui devront être maintenus malgré la grève.
M. Goyette rappelle par ailleurs que la Régie était présente à plus de 30 séances de négociation au cours de ces deux dernières années.
«Depuis un mois et demi, j’entends qu’on ne veut pas négocier, mais qu’on mette les vrais enjeux sur la table», a-t-il lancé.
Quant aux services d’agents de sécurité, M. Goyette les juge nécessaires en raison de la grève. Il affirme toutefois ne pas être au courant de leur nombre, ni du coût de cette dépense.
Fin du conflit pour les cols blancs
Alors que leurs confrères s'apprêtent à faire la grève, les cols blancs ont accepté à 87 %, lundi soir, l'entente de principe à laquelle sont arrivés les comités de négociation de leur syndicat et de la RGMRM. Leur nouvelle convention collective aura une durée de cinq ans.