Médicaments d’ordonnance: les prix varient d’une pharmacie à l’autre

Par Claudia Berthiaume
Peu de gens le savent, mais ce n’est pourtant pas un secret. Les médicaments d’ordonnance ne coûtent pas le même prix partout, dépendamment du régime d’assurance auquel les consommateurs adhèrent.
Plusieurs clients rencontrés par L’Écho et TVA Nouvelles ignoraient ce fait. «Je suis étonné que les gens ne savent pas que les prix ne sont pas les mêmes d’une pharmacie à l’autre. Ce n’est pas différent d’un dentiste, d’un optométriste ou de n’importe quel commerce de détail», s’est étonné le vice-président exécutif et directeur général de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), Normand Cadieux.
Répartition des coûts
D’abord, il faut savoir qu’il est interdit de faire du profit sur la substance médicamenteuse en tant que telle au Québec. Toutes les pharmacies paient le même prix pour un médicament, puisque celui-ci est fixé par le gouvernement. Cela représente 70,3 % de la facture que paie le consommateur.
Les 30% restants sont répartis comme suit: 12,7 % pour payer la main-d’œuvre en laboratoire, 10,4 % pour les autres dépenses de la pharmacie (loyer, chauffage, livraison, etc.) et 6,6 % pour le bénéfice du professionnel, avant impôts.
Par exemple, pour une prescription qui coûterait 20 $, le profit brut du pharmacien 1,32 $.
Régime public ou privé
L’assurance médicaments est obligatoire au Québec. Il y en a deux grandes catégories: le régime public et le régime privé. Tous ceux qui bénéficient du régime public, ce qui représente environ 40 % de la population, paient le même prix partout, puisque les honoraires sont fixés par le gouvernement.
Par contre, pour les autres clients qui cotisent à une assurance privée, le pharmacien a le loisir de d’adapter le prix du médicament en fonction du service rendu et de ses frais d’exploitation.
«C’est la même chose pour un avocat qui travaille pour le gouvernement dans une cause. Il y a des tarifs qui sont prévus par le gouvernement pour ces avocats-là. S’ils pratiquaient avec ces tarifs dans le privé aussi, ils n’arriveraient jamais et leurs bureaux fermeraient», image M. Cadieux.
Peu de différences?
Les différences de prix ne seraient toutefois pas majeures, selon un pharmacien trifluvien. «Je ne sais pas à combien peut se chiffrer la différence pour un même médicament, mais une chose est sûre, on est dans un marché de compétition. S’il y avait vraiment un écart très important, personne n’aurait d’avantage. Celui qui gonflerait trop ses prix perdrait sa clientèle», estime Mathieu Houle-Laporte.
Les consommateurs peuvent donc littéralement magasiner leur médicaments d’ordonnance. Peu de gens semblent toutefois le faire puisque près de 90 % des clients restent fidèles à leur pharmacien, selon l’AQPP.
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