Les athlètes veulent se faire entendre

Par Matthieu Max-Gessler
Un regroupement d’athlètes, d’entraîneurs, d’associations et d’intervenants a lancé un cri du cœur, lundi dernier, pour que le colisée de Trois-Rivières soit construit au Complexe sportif Alphonse-Desjardins (CSAD), comme prévu à l’origine.
Ces intervenants du milieu du sport déplorent de ne pas avoir été consultés alors que la réalisation de la cinquième phase du CSAD est remise en question pour des raisons financières. Ils estiment que le transfert du projet, qui prévoit une seconde glace olympique, aurait des conséquences pour les athlètes, en particulier ceux inscrits en sport-études à l’Académie des Estacades.
«Ça aurait des conséquences, surtout au primaire. On va avoir un peu moins de temps de glace à cause du transport, qui va prendre plus de temps. On a déjà des parents qui sont obligés d’aller chercher leurs enfants à Trois-Rivières Ouest», a déploré Johanne Benoît, coordonnatrice du programme sport-études en patinage artistique, à l’issue d’une conférence de presse le 20 janvier dernier.
En plus de voir leur temps de glace réduit, les jeunes athlètes qui ont subi des blessures ne pourraient plus s’entraîner tout en ayant un accès direct à des services de réadaptation.
Une glace et des compétitions
L’aménagement d’une seconde glace permettrait aussi au CSAD d’accueillir des compétitions d’envergure, ce qui générerait des revenus pour les commerçants trifluviens, en particulier les hôtels, en plus de bénéficier aux athlètes.
«Avec une deuxième glace de grande envergure, on aurait la chance d’avoir des compétitions au niveau national, voire les championnats canadiens ou des compétitions internationales», a indiqué Claudine Hébert, vice-présidente de l’Association des clubs de patinage artistique de la Mauricie.
Pour les porte-paroles du regroupement, c’est bien plus qu’une glace qui est en jeu.
«La phase cinq concerne des locaux de judo, des salles d’entraînement et des services périphériques. On veut que toute la structure soit au même endroit afin de faciliter la performance des athlètes. On veut que les athlètes et les entraîneurs se sentent soutenus afin de rester dans la région», a soutenu François Noël, entraîneur en judo.
Une page Facebook, «Sauvons la suite du CSAD et le développement sportif de la Mauricie», a été créée le 15 janvier. Plus de 900 personnes ont appuyé la cause par cette voie. Plusieurs athlètes olympiques et professionnels de la région ont également donné leur appui au regroupement, dont Marie-Ève Neault, de l’équipe canadienne de soccer féminin, Gabriel Beauchesne-Sévigny, membre de l’équipe olympique canadienne en canoë-kayak de vitesse, et Éric Bédard, double médaillé d’or en patinage de vitesse aux Jeux olympiques de Salt Lake City et Nagano.
Rencontre à trois
Après avoir fait cavalier seul dans le dossier, la Ville de Trois-Rivières rencontrera des représentants du CSAD et de son partenaire, la Commission scolaire Chemin-du-Roy, le 27 janvier prochain. Le but de cette rencontre est de sensibiliser ses partenaires aux éventuelles conséquences de l’abandon du projet, selon le président du CSAD, Michel Byette.
«On va présenter l’ensemble des données du dossier, les conséquences financières et organisationnelles de la non-réalisation du projet. On va remettre à jour les chiffres de la phase cinq pour présenter un portrait juste de la situation aux décideurs», a-t-il indiqué.
La réalisation du colisée de Trois-Rivières est remise en question à cause de difficultés financières de la Commission scolaire, alors que la Ville de Trois-Rivières refuse d’investir davantage que prévu. Par ailleurs, l’Université du Québec à Trois-Rivières a manifesté de l’intérêt pour que le projet se fasse sur son campus.