Prêtrise: deux Trifluviens en formation

Par Claudia Berthiaume
Mathieu Lacerte, 32 ans, et Gilles Roberge, 51 ans, sont actuellement en formation au Grand Séminaire de Québec (GSDQ). L’Écho a rencontré les deux Trifluviens à l’aube de leur semaine de lecture afin de connaître les motivations qui les ont amenés à se tourner vers la prêtrise.
Mathieu Lacerte et Gilles Roberge font partie de la vingtaine de séminaristes qui étudie dans l’institution religieuse fondée par Mgr François de Laval au début de la colonie. Le premier en est à l’étape de préparation alors que le second vient d’entamer l’étape d’intériorisation qui durera trois ans. Au final, le baccalauréat en théologie que possèdent tous ceux qui complètent leur formation au Grand Séminaire est obtenu au terme de sept années d’études. Mais qu’est-ce qui a poussé ces deux hommes de générations différentes à retourner sur les bancs d’une école qui compte bien peu d’élèves en ce début de 21e siècle?
Pour rassembler les jeunes
Mathieu Lacerte a toujours eu l’impression «d’avoir ça en lui». Il lisait la bible et priait régulièrement. S’il a voulu croire que «ça allait passer», le Seigneur a cogné à la porte de son cœur de façon plus vigoureuse à l’âge de 30 ans.
«Je fréquentais l’église plus assidument depuis un an. J’ai eu envie de creuser pour savoir si l’appel que j’avais eu plus jeune était vraiment une vocation. Ça me trottait tout le temps dans la tête», raconte l’homme de 32 ans.
M. Lacerte a eu plusieurs emplois, dont un comme cuisinier au CSSS de Trois-Rivières. C’est là que s’est fait le déclic. «Je discutais beaucoup avec l’aumônier du CHSLD où je travaillais. Il m’a beaucoup aidé dans mon cheminement. J’aimais la cuisine, mais je voulais faire quelque chose de plus près des gens», se souvient-il.
Après une journée de discernement en février dernier, il a véritablement commencé à faire des démarches pour devenir prêtre, mais aussi pour s’impliquer en pastorale sociale.
«Je donne beaucoup de mon temps. J’ai toujours voulu être une ressource pour aider les autres. Je me vois comme un prêtre intervenant qui s’intéresse beaucoup aux jeunes», explique M. Lacerte.
Le questionnement a toutefois été grand pour celui qui devait renoncer à une famille, à l’âge où ses amis devenaient parents. Le fait de vivre en communauté a d’ailleurs rassuré l’étudiant quant à son engagement. «J’ai décidé d’arrêter de chercher à gauche et à droite ce que j’avais envie de faire», constate-t-il.
La vocation dès l’enfance
Gilles Roberge a lui aussi reçu l’appel du Christ il y a longtemps. Il allait à la messe régulièrement et parlait de Dieu tous les jours. «À neuf ans, Jésus m’a dit de le suivre. Je regardais le prêtre pendant la messe et je me disais que je parlerais de Jésus quand je serais grand moi aussi», se rappelle le séminariste.
M. Roberge a vécu en communauté pendant plusieurs années avant de travailler dans un musée. Il a également été marié.
«Au musée, je disais à mes confrères: “vous n’entendez pas l’appel en dedans de vous?”. Ils ne le ressentaient pas alors je me suis dit, soit je suis fou, soit il y a vraiment quelque chose. C’est comme tomber en amour, c’est difficile à décrire», explique l’homme de 51 ans.
Ce dernier s’est engagé au Grand Séminaire à l’automne 2012. Si la première année de formation a suscité de nombreux questionnements, aujourd’hui, il ne regrette pas son choix.
Exercer la profession de prêtre dans une société québécoise de plus en plus sécularisée n’inquiète pas Gilles Roberge. «Le prêtre est un pasteur, il s’occupe d’une communauté. Les bâtisses tendent à fermer, mais notre mission c’est de rassembler les gens pour partager. Au début, ils étaient 12 et ça fait 2000 ans que ça persiste alors je crois fermement à l’Esprit Saint», conclut-il.