Les chambres de commerce se mobilisent

Par Joany Dufresne
Les chambres de commerce des régions touchées par une fermeture potentielle des alumineries d’Alcoa se sont réunies vendredi à l’Auberge Godefroy de Bécancour pour élaborer un plan d’action commun.
Les présidents des chambres de commerce de Manicouagan (CCM), de l’est de Portneuf (CCEP), du Cœur-du-Québec (CCICQ) et de Trois-Rivières (CCITR) étaient rassemblés à Bécancour vendredi pour discuter des enjeux qu’entraînerait la fermeture des usines d’Alcoa au Québec dans leur région et pour élaborer un plan d’action.
«On vit tous le même problème, a mentionné le président de la CCICQ Jean-Guy Doucet. Ensemble, on a plus de poids. On veut que la première ministre voie que ça touche plusieurs régions et que c’est fort important pour nous.»
Advenant une fermeture des alumineries de Baie-Comeau, Bécancour et Deschambault, ce seraient plus de 3000 emplois directs qui seraient perdus sans compter le double de ce nombre en sous-traitance.
«Chez nous, la fermeture créerait un véritable tsunami et ces emplois ne pourraient jamais être remplacés», a affirmé René Jean Pagé, président de la CCEP.
Du côté de Baie-Comeau, Bernard Filiatriault a parlé de la fermeture de la ville advenant le départ d’Alcoa.
Les administrateurs, qui compte aussi l’Union des chambres de commerce de et d’industries de Portneuf, n’ont pas l’intention de vivre dans l’incertitude pour les prochains mois. Ils souhaitent prendre part aux démarches pour garder la multinationale au Québec. Ils ont élaboré un plan d’action qu’ils révéleront mercredi prochain. Parmi les stratégies envisagées, ils désirent rencontrer ministre Pauline Marois. Déjà, une rencontre avec le ministre responsable des régions de la Mauricie et du Centre-du-Québec, Yves-François Blanchet, était prévue vendredi après-midi afin d’accélérer la demande d’entretien avec la première ministre.
«On veut demander aux deux parties d’être responsables. On veut que le gouvernement négocie de bonne foi pour qu’il y ait une entente à court et à long terme qui serait avantageuse pour les deux parties», a expliqué le président de la CCITR, Gaétan Boivin.
Même si le gouvernement a confié qu’il avait l’intention de régler le dossier d’Alcoa, les chambres de commerce sont inquiètes.
«Ce n’est pas un « bluff» de la part d’Alcoa. La compagnie pourrait fermer ses trois usines. Cela augmenterait le prix de son action à la bourse et ça serait bien vu par ses actionnaires. On ne peut pas se permettre ça», a ajouté Bernard Filiatrault.
Le carré d’aluminium
Comme les étudiants durant le printemps érable, les chambres de commerce défendent aujourd’hui leur position en arborant le « carré d’aluminium ». Le président de la CCM, Bernard Filiatrault, en portait d’ailleurs un durant le point de presse vendredi.
Les représentants des chambres de commerce ont trouvé l’idée du carré d’aluminium rigolote. Le président de la CCITR, Gaétan Boivin, préfère, pour sa part, ne pas en porter.
«Je ne porterai pas de carré d’aluminium. Je ne veux pas que les négociations deviennent publiques. Le carré est toutefois une bonne idée. Si le nombre d’emplois en jeu ne mobilise pas les gens, je ne sais pas ce qui va le faire», a-t-il dit.