SAQ: Fermeture devancée pour la succursale du centre-ville

Par Joany Dufresne
Après avoir annoncé la fermeture de sa succursale au centre-ville de Trois-Rivières pour octobre prochain, voilà que la Société des alcools du Québec devance son échéancier au mois de juillet. Alors que les touristes afflueront en ville, cette décision reste incompréhensible et sans le moindre sens pour plusieurs.
Depuis maintenant des mois, la Société de développement commercial du centre-ville de Trois-Rivières (SDC) travaille sur le dossier de la fermeture de la succursale de la SAQ. Tentant de révoquer la décision de la société d’État, le devancement de la fermeture est un dur coup, affirme la directrice générale.
«On est déçu, car on avait eu la confirmation que le bail pouvait être reconduit jusqu’à a fin d’octobre, confie Catherine Raymond. On s’attendait à ce que la SAQ profite de la haute saison et pendant ce temps, nous avions prévu faire des représentations auprès des élus pour qu’ils revoient cette décision.»
La SDC ne se laisse toutefois pas décourager par cette mauvaise. Elle redoublera d’efforts pour faire bouger les choses.
«Il y a un nouveau président qui va être nommé d’ici quelques jours. On aimerait entendre son point de vue et sa vision des choses pour le développement de la SAQ. Le conseil d’administration devra certainement se pencher sur la question lors de la prochaine séance», ajoute la directrice générale.
Perte de qualité de vie
La disparition de la SAQ au centre-ville se fera certainement ressentir autant auprès des commerçants que des consommateurs.
«Depuis que la SAQ est là, il y a eu une dynamisation au niveau du commerce au détail au centre-ville. On a vu une augmentation marquée, l’année dernière, d’ouvertures au niveau des restaurants apporter votre vin. Pour eux, c’est majeur comme changement», mentionne Mme Raymond.
Ce sont toutefois les consommateurs qui seront les plus touchés par cette fermeture soutient-elle. Plusieurs travailleurs profitaient de leur pause du midi pour aller s’approvisionner en boissons alcoolisées. «En terme de qualité de vie, c’est une perte énorme», dit-elle.
Dur revers pour le centre-ville
Alors que le centre-ville connaîtra son apogée d’achalandage en juillet, le départ de la SAQ ternira son image. Constamment en développement, ce secteur de la ville est le principal attrait touristique de la ville.
«Le centre-ville, c’est ce qu’on vend aux touristes, ce n’est pas le temps pour une corporation de quitter. C’est un besoin naturel et la SAQ bonifie l’offre du centre-ville», affirme Patrick Charlebois, président de la Chambre de commerce de Trois-Rivières.
Des objectifs non réalistes
Les raisons qui ont poussé la SAQ a fermé sa succursale du centre-ville ne sont pas d’ordre économique. Les ventes suivaient la tendance habituelle et aucun déficit n’y était enregistré. Il s’agirait plutôt d’objectif de vente non atteint.
«Le volume de vente n’atteignait pas les objectifs fixés par la SAQ, ce qui est le cas de plusieurs succursales qui se trouvent dans les centres-ville ou dans les petites artères commerciales», explique Mme Raymond.
Selon ses dires, la SAQ n’a pas d’objectif distinct pour ses petites succursales et ses plus grandes. Tout est uniformisé. Par manque de stationnement ou de générateurs d’achalandage à proximité, il est difficile pour les succursales comme celle du centre-ville trifluvien de suivre la cadence.
Le cas de Trois-Rivières n’est pas le seul. La succursale se trouvant au Château Frontenac à Québec est aussi menacée de fermeture.
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