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La cyberdépendance nous guette-t-elle ?

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22 novembre 2012
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Par Nicolas Ducharme
TROIS-RIVIÈRES - 

Lors de l’apparition d’internet et des premiers réseaux sociaux au tournant des années 2000, il aurait été difficile de se douter qu’ils prendraient une place si importante dans la vie de chacun. Se dirige-t-on vers un monde où les jeunes générations seront difficiles à décoller de leurs écrans ?

Qui n’a jamais vu cette scène ? Des jeunes (et moins jeunes) cellulaire à la main, qui marchent aveuglément sur le trottoir. Avec l’apparition des téléphones intelligents, les utilisateurs n’ont jamais été autant connectés avec leur entourage et sur le monde. Selon des récentes statistiques, un élève sur deux âgé de plus de 15 ans a en sa possession un de ces modèles. Messages textes, Facebook, Twitter, tout leur est accessible lorsqu’ils sont loin de leur ordinateur personnel.

« Les jeunes ont grandi avec ces technologies. Ils ne connaissent pas la vie sans internet. Ça n’existe tout simplement pas. Ils n’ont jamais fouillé dans une vraie encyclopédie », rappelle Virginie Bertrand-Gaucher, responsable du socioculturel au Cégep de Trois-Rivières.

Il est toutefois difficile de définir qu’est-ce que la cyberdépendance, puisque le phénomène est très récent. Au centre de réadaptation Domremy, de Trois-Rivières, on pense lentement mais sûrement à créer un programme qui viserait à traiter ce phénomène. Les demandes d’admission sont toutefois très faibles, et sont souvent formulée par des parents épuisés de voir leurs enfants sur l’ordinateur, plutôt que par les jeunes eux-mêmes.

« La grande majorité réalise qu’ils investissent un temps énorme dans ces technologies, mais est-ce qu’ils veulent vraiment bouger ? Ils sont peut-être bien là-dedans. Ça doit être confortable. Il y a peut-être un aspect de voyeurisme aussi », analyse Mme Bertrand-Gaucher.

Fuir la solitude

Si certains jeunes utilisent internet et leur téléphone cellulaire pour rester en contact avec leurs amis et proches, pour d’autres, le temps passé devant l’écran vise à fuir la solitude selon Isabelle Borduas, sexologue au Cégep de Trois-Rivières.

« Certaines personnes vivent dans des sphères isolées. Sur internet, ils peuvent recréer des liens. C’est leur façon de vivre la réalité. »

En 2011, un sondage Léger Marketing effectué auprès de 29 016 adultes de 18 ans et plus révélait que 23 % des personnes âgées de 18 à 29 ans se sentent seules. C’est d’ailleurs au Centre-du-Québec où les jeunes se sentent les plus seuls, 30 % de ce groupe ayant répondu par l’affirmative.

Certains chercheraient-ils à fuir cette solitude grâce à internet ? Toujours selon ce sondage, deux jeunes adultes sur trois affirment qu’il serait difficile pour eux de ne pas accéder à internet pendant quelques jours. Encore une fois, le Centre-du-Québec se classe parmi les premiers chez les 19-29 ans à ce chapitre, avec un résultat de 66 %, tout juste devancé par Montréal et Chaudière-Appalaches.

Prévenir les dégâts

Au Cégep de Trois-Rivières, on tient annuellement le Défi Web 2.0 lors duquel les participants doivent se priver d’ordinateur, de cellulaire et de télévision pendant 48 heures. Facile ? Pour certains, l’expérience s’est avérée plus compliquée que prévu.

Les commentaires recueillis au terme de l’événement sont révélateurs. Pour plusieurs, l’utilisation des nouvelles technologies de l’information est si routinière que s’en passer demande un effort considérable.

« J’ai caché mon cellulaire pour ne pas succomber. J’aurais aimé ne pas flancher », avoue l’un des participants.

« Je l’assume, j’ai une dépendance à internet. Une fois qu’on l’assume, qu’est-ce qu’on peut faire avec ça ? Tout peut se faire sur internet. Du magasinage, différentes recherches, écouter de la musique. C’est si accessible », mentionne un autre.

« Je me suis senti un peu irrité de me priver de mon réseau amical virtuel », confie un troisième.

De son côté, Michaël Desaulniers a réalisé à quel point ses amis étaient dépendants des nouvelles technologies de l’information et de leur besoin d’instantanéité de la réponse.

« J’ai trouvé que j’avais plus de liberté, parce que je n’étais pas obligé de répondre aux personnes. Ils le savaient que je n’allais pas avoir de téléphone pendant 48 heures. Je crois que cela a davantage dérangé les gens autour de moi. Certains me textaient quand même. »

Sensibiliser

Isabelle Borduas et Virginie Bertrand-Gaucher sont responsables de ce défi. Elles espèrent sensibiliser les jeunes à l’importance qu’occupent les nouvelles technologies dans leur vie, mais aussi prévenir les dégâts qu’elles pourraient causer.

« Ce que je dis aux jeunes, c’est qu’ils ne devraient mettre sur Facebook que ce qu’ils seraient prêts à crier dans un stade olympique. C’est important de limiter les cadres pour éviter des répercussions bien plus grandes », souligne Mme Borduas.

« Ils n’ont pas conscience du degré de relation et de ce qu’ils mettent sur Facebook. Selon les statistiques, 55 % des employeurs regardent le profil virtuel d’un candidat. Nous essayons de les prévenir, mais c’est difficile pour eux de faire une distance entre les deux. J’en vois certains qui critiquent un prof sur Facebook. On leur suggère de se restreindre par rapport aux informations que nous pouvons retrouver sur leur profil », ajoute Mme Bertrand-Gaucher.

 

 

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