Arts martiaux mixtes: un promoteur mis K.-O. par la Ville
Par Nicolas Ducharme
Un promoteur d’arts martiaux mixtes se retrouve dans l’embarras après que la Ville de Trois-Rivières ait refusé de lui louer le Colisée. Gabriel Lavallée a dû annuler son gala prévu pour la 1er décembre.
Selon le propriétaire de l’Académie TKO-MMA, la méconnaissance du sport par la population en général est venue jouer un rôle dans la décision de la Ville.
« On m’a dit que ce n’était pas dans les valeurs de la Ville, et que c’était une question de sécurité. Si c’était de la boxe ou de la lutte, ça aurait été correct, mais du combat ultime, on nous dit non », déplore Lavallée.
Ce gala devait être le 14e de l’organisation, qui a aussi tenu des événements dans le gymnase du Séminaire Saint-Joseph, à l’église Sainte-Cécile et à l’aréna Jérôme-Cotnoir. C’est ce gala, tenu en juin dernier, qui semble avoir posé problème du côté de la Ville. On reproche au promoteur le nombre insuffisant d’agents de sécurité et que plusieurs gens sont sortis de l’aréna en état d’ébriété et que des bagarres ont éclaté dans le stationnement. L’état des lieux après l’événement a nécessité des forces supplémentaires pour le nettoyage.
« Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un bâtiment public, nous devons assurer la sécurité », rappelle le porte-parole de la Ville, Yvan Toutant.
Lavallée se défend de cette accusation, mentionnant qu’à son avis, la sécurité à l’intérieur était suffisante, mais qu’il est difficile de contrôler les agissements des gens à l’extérieur de l’aréna. « C’est quelque chose qui peut arriver à la sortie d’un bar, d’un gala de boxe ou même un match de hockey », rappelle-t-il.
Piste de solution
La Ville a alors proposé une solution inhabituelle au promoteur afin de lui permettre de tenir son gala au Colisée. C’est l’administration municipale qui aurait décidé du nombre d’agents de sécurité requis pour l’événement, qu’elle aurait payé. La facture aurait ensuite été refilée au promoteur, qui devait s’en acquitter avant la tenue de l’événement. Cette avenue a été refusée par le promoteur.
« Nous n’avons rien contre le combat ultime. Si Georges St-Pierre veut organiser un gala au Colisée de Trois-Rivières, avec son organisation professionnelle, je peux vous assurer que nous porterons une oreille attentive », mentionne M. Toutant.
Devant cette impasse, le gala du 1er décembre a été reporté au 1er juin 2013. Le promoteur hésite entre un autre site, privé, à Trois-Rivières, et un endroit à Shawinigan, peut-être même le Centre Bionest.
L’annulation de ce gala cause aussi des maux de tête à l’organisation du Club de hockey Caron et Guay, qui est gestionnaire du Colisée de Trois-Rivières. L’organisation comptait établir un partenariat avec Lavallée. On espérait amasser de 10 000 $ à 15 000 $ avec cet événement.
Convaincre l’opinion publique
Pour Lavallée, cette situation n’aurait pas lieu d’être si la population connaissait réellement les dangers des arts martiaux mixtes, lui qui affirme que ce sport et moins dangereux que la boxe et le hockey.
« Si on regarde l’avis de la population, il n’est pas de notre côté dans la balance. Les gens pensent que c’est barbare, que c’est seulement deux gars qui se tapent sur la gueule, comme des gladiateurs ou des barbares. Mais il n’y a pas de comptes qui se règlent dans le ring. Nos règlements font que notre sport est plus sécuritaire que plusieurs sports accrédités par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.
Lavallée espère maintenant que le projet de loi fédérale S-209, qui vise à baliser les combats ultimes pour les rendre légaux, permettra une meilleure compréhension du sport.
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