Le prix de la pomme double
Par Nicolas Ducharme et Agence QMI
Le malheur des pomiculteurs américains et ontariens a fait le bonheur de ceux du Québec, qui ont vu le prix des pommes en gros doubler cette année. Malgré une récolte modérée, les producteurs peuvent donc s’attendre à faire de bonnes affaires.
« Les prix sont vraiment excellents à cause de la rareté, a affirmé Daniel Ruel, directeur général de la Fédération des producteurs de pommes du Québec. L’Ontario et le Nord des États-Unis ont connu des épisodes de grêle et de gel printanier, qui ont ruiné les récoltes. »
Pour la première fois en 25 ans, le Québec se retrouve donc en tête des producteurs de pommes au Canada devant l’Ontario, qui a récolté à peine 15 % de sa production normale.
La Fédération des producteurs de pommes estime qu’environ 5,3 millions de minots (un minot équivaut à 42 livres) seront produits cette année au Québec, contre 5,8 millions l’an dernier.
Du côté américain, les pertes vont de 15 % à 80 %, selon l’État. Dans le Michigan, la canicule a causé la perte de plus de 20 millions de minots. Le gouverneur Rick Snyder a qualifié la catastrophe de pire désastre naturel que l’industrie de l’agriculture a connu en 50 ans.
La région épargnée
Du côté du Verger Nicolet, situé à Grand-Saint-Esprit, la récolte a été bonne, sans toutefois être abondante. Dû au manque de précipitations, les fruits sont plus petits qu’à la normale, particulièrement pour les variétés comme la Lobo et la McIntosh. Toutefois, avec la quantité de pluie que la région a reçue dans les dernières semaines, la situation s’est rétablie.
La propriétaire du site, Sylvie Céré, est bien au fait de l’augmentation du prix des pommes. « Un sac qui se vendait dans les environs de 4,50 $ se vend maintenant 5 $ à l’épicerie, et je suis pas mal certaine que les commerçants font moins de profits que par le passé. »
Contrairement à la Montérégie, la région a été épargnée par la grêle durant l’été, ce qui permet à la récolte d’être meilleure.
« Dans la région, nous avons droit à des nuits plus froides qu’à Rougemont, par exemple. Ça permet de tuer les maladies et de faire rougir davantage les pommes », explique-t-elle.
Jusqu’à 71 % de hausse pour les emballeurs
Si Mme Céré peut se réjouir de la hausse du prix des pommes, elle devra toutefois en subir les contrecoups. En plus d’être productrice, elle est aussi emballeuse de pommes, qui sont ensuite distribuées dans les marchés d’alimentation de la région. La taille de son verger n’étant pas suffisante pour répondre à la demande, elle doit aussi acheter des pommes en vrac à d’autres producteurs québécois.
Le prix d’achat pour le fruit d’emballage a augmenté de 67 % cette année. Quant à la pomme en vrac, qui a la plus belle apparence, sa valeur a fait un bond de 71 % par rapport à l’année dernière. Des hausses de prix des plus importantes pour les emballeurs qui devraient se répercuter sur le prix du fruit cet hiver.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.