La construction du futur pavillon à la vie étudiante de l’Université du Québec à Trois-Rivières est amorcée. La première pelletée de terre, attendue depuis près de cinq ans, a été donnée ce lundi. Fait particulier, le 16e pavillon du campus trifluvien sera presque entièrement payé grâce aux contributions volontaires des étudiants.

Le coût du bâtiment est actuellement évalué à 3,6M. La Ville de Trois-Rivières investit la somme de 400 000$. L’UQTR se charge quant à elle des toilettes et de l’entrée électrique du nouveau pavillon, au coût de 380 000$. Le reste du montant, soit 2 820 000$, doit être déboursé par l’Association générale des étudiants. $. L’édifice sera toutefois la propriété de l’Université d’un point de vue légal.

Ainsi, chaque étudiant membre de l’AGE UQTR doit débourser 10$ supplémentaires par session pour financer la construction de ce pavillon, et ce, depuis plusieurs années déjà. Cette contribution est facultative et peut être retirée de sa facture par tout étudiant qui ne désirerait pas la payer.

Une mise de fonds initiale de 1,3M $ a déjà été amassée. Les 1,5M $ manquants seront empruntés par l’UQTR et l’Association étudiante devra rembourser la totalité de cette somme ainsi que les intérêts. Selon les estimations, le remboursement sur le prêt frôlerait les 170 000$ par année.

De plus, l’AGE UQTR devra verser annuellement à l’UQTR 53 000$ pour l’entretien des locaux puisque son Conseil d’administration a choisi d’avoir des locaux plus grands.

Par et pour les étudiants

La nouvelle construction regroupera environ 35 locaux d’associations étudiantes, des salles de réunions, les bureaux de l’AGE UQTR, une éventuelle halte-garderie de 20 places ainsi qu’une salle d’allaitement.

Le pavillon à la vie étudiante verra le jour à la suite d’un agrandissement de 1300 mètres carrés de l’actuel pavillon Nérée-Beauchemin. Si tout va comme prévu, il devrait être inauguré au printemps 2013, au grand plaisir de l’Association générale des étudiants de l’UQTR. « Enfin! Enfin, un pavillon par et pour les étudiants », a déclaré Carol-Ann Rouillard, présidente de l’AGE UQTR.

« Ils ont la capacité de payer »

Selon Cléo Marchand, vice-recteur à l’administration, aux finances et à la vie étudiante par intérim, il est réaliste que les étudiants remboursent le prêt hypothécaire d’ici 15 ans. « Les contributions volontaires sont actuellement de l’ordre de 220 000$ par année et elles sont stables. L’entente respecte la capacité de payer des étudiants », affirme-t-il.

Du côté de l’AGE UQTR, les élus sont encore plus optimistes. « Si la tendance se maintient, on pourrait rembourser le prêt en huit ans. Cela tient même compte d’une baisse de la population étudiante à partir de 2015. Ce sera notre travail de faire de la sensibilisation pour nous assurer que les contributions volontaires continuent de rentrer », avance François Arcand, vice-président aux finances et développement.

En cas de défaut de paiement de la part de l’AGE UQTR, l’Université pourra, à la suite d’un préavis de trois mois, reprendre possession des lieux sans aucune compensation.

Des associations remettent en question l'investissement

L’annonce de la construction du pavillon à la vie étudiante réjouit les élus de l’Association générale des étudiants, mais elle inquiète certaines associations de programmes. L’Écho a recueilli les propos d’étudiants qui utilisent les locaux associatifs.

Dans le sous-sol du pavillon Pierre-Boucher, où logent actuellement les associations, les réactions sont partagées. Certains attendent avec impatience leur déménagement dans le nouveau pavillon. « C’est un gros montant, est-ce qu’on peut se le permettre, je ne le sais pas, mais ce qui est certain, c’est qu’on en a besoin », mentionne Jérôme Nantais, un étudiant en communication sociale.

D’autres, qui vont perdre presque la moitié de leur espace de réunion, questionnent le projet. « Nous avons plusieurs sous-associations qui viennent se réunir ici, c’est normal qu’on ait plus d’espace que d’autres. C’est certain qu’on va l’utiliser le nouveau local, mais on va manquer d’espace, indique Kevin Green, président de l’association des étudiants en ingénierie. Je me demande si ça valait vraiment la peine d’investir autant dans le nouveau pavillon », ajoute-t-il.

Même son de cloche du côté de l’association des étudiants en administration et en comptabilité qui verront eux aussi leur local réduit. « On essaie de faire en sorte que les gens s’impliquent plus dans nos comités, mais si on n’a pas assez de place pour les recevoir, ce n’est pas mieux, souligne Jean-Baptiste Dalier, vice-président aux communications. Ça coûte cher tout ça, encore faut-il qu’on puisse l’utiliser selon nos besoins », poursuit-il.

Les associations étudiantes ne savent pas encore où elles seront localisées dans le nouveau pavillon. L’emplacement de chacune devrait être déterminé par tirage au sort prochainement.