IFFCO : Après Québec, Bécancour

Par Nicolas Ducharme
L’annonce avait été faite deux jours plus tôt à Québec, mais voilà que l’entreprise de fertilisants Indian Farmers Fertiliser Cooperative Limited (IFFCO) a confirmé sa venue à Bécancour, jeudi matin. Le projet, d’une valeur de 1,2 milliard $, permettra la création de 1500 emplois durant la construction et le maintien de plus de 200 postes lorsque l’usine sera en service en 2017.
Pour la ville, il s’agit d’un baume sur les plaies, après l’annonce de la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2 la semaine dernière.
« Ce n’est pas une compensation pour la centrale. C’est un projet qui est annoncé depuis le début du mois d’août. Je pense qu’aujourd’hui, ça confirme la suite des événements et l’arrivée d’IFFCO officiellement », rappelle la mairesse de Bécancour, Gaétane Désilets.
« C’est très intéressant pour le parc gouvernemental, mais aussi pour toute la Mauricie à cause de l’impact qu’auront les retombées en sous-traitance et en contrats qui sont reliés à ce type de construction », s’est réjoui Maurice Richard, PDG de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour.
« Les employés auront des salaires intéressants et compétitifs avec une formation de base qui sera spécialisée dans le domaine des engrais. Nous allons devenir autonomes pour cette catégorie de fertilisant, que nous devons importer de plusieurs pays présentement », ajoute-t-il.
Un choix logique
Pour la coopérative indienne, le choix de s’installer sur la Rive-Sud du fleuve Saint-Laurent était des plus logiques.
« Nous avons accès à une ligne de chemin de fer, une autoroute et un port. Nous pourrons donc expédier notre produit par le rail, la route ou la mer. En plus, le Parc industriel et portuaire de Bécancour possède toutes les installations requises et il y a de la main d’œuvre qualifiée à proximité », a expliqué Manish Gupta, le directeur Stratégie et partenariats d’IFFCO.
Situé au milieu de la région des basses terres du Saint-Laurent, le choix de Bécancour est aussi stratégique, puisque la ville est à proximité de la majorité des producteurs agricoles du Québec.
C’est 1 million de tonnes d’urée, un engrais azoté, qui seront produites dans la nouvelle usine de Bécancour. La Coop fédérée participera à ce projet à la hauteur de 50 millions $ alors que l’apport d’Investissement Québec dans ce projet se chiffre à 25 millions $.
« Nous allons non seulement être distributeur exclusif, mais nous allons être partenaires financier et propriétaire de l’usine. En soi, nous deviendrons partenaires du développement de l’agriculture au Québec. La population augmente chaque jour et devrait atteindre neuf milliards de personnes en 2050. Nous avons besoin de productivité agricole. Seulement 10 % des 70 % des besoins qui vont augmenter dans les prochaines années pourront être couverts par l’augmentation de la superficie des terres agricoles. Il faudra que la productivité augmente, donc l’engrais et les fertilisants feront partie intégrante de cette stratégie », a mentionné Claude Lafleur, chef de la direction de La Coop fédérée.
La nouvelle usine sera située à l’entrée ouest du parc industriel et portuaire, en bordure de la voie ferrée et de l’avenue Georges-E.-Ling.
Autres projets à venir ?
Après la venue d’IFFCO, d’autres entreprises pourraient être intéressées à s’établir dans le Parc industriel et portuaire de Bécancour. En plus de Rio Tinto Alcan, une zone située au sud de l’autoroute 30 pourrait devrait être dézonée prochainement. Trois propriétaires agricoles devraient être rachetés pour faire place à ce que M. Richard qualifie de zone de protection.
Questionné à savoir si d’autres projets pourraient être en branle, le PDG a répondu positivement, tout en se gardant de révéler plus de détails.