Le comité de relance de Bécancour prend forme

Par Mélanie Loisel / Agence QMI
Les citoyens de Bécancour auront une meilleure idée, vendredi matin, du plan de relance de 200 millions $ promis par le gouvernement Marois pour compenser la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2.
La ministre déléguée à la politique industrielle et à la Banque de développement économique, Élaine Zakaïb, fera une annonce officielle à ce sujet.
Le gouvernement Marois a promis ce plan de relance alors que la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2, en décembre prochain, causera la perte de 750 emplois directs.
Le comité chargé d'administrer cette aide financière devrait être composé d’intervenants de la région, en plus d’observateurs d’Investissement Québec.
« Nous devrions être sept personnes de la région autour de la table », dit Jean-Guy Paré, président du Centre local de développement de Bécancour, en confirmant du même souffle qu’il siégera sur le comité.
La mairesse de Bécancour, Gaétane Désilets, a aussi confirmé sa présence. « J’ai été invitée à siéger et j’ai accepté », dit-elle.
Mais les détails de ce comité de relance de même que le véritable montant qui sera consacré au plan demeurent inconnus. La mairesse Désilets a laissé entendre que ça pourrait être davantage que 200 millions $ : « Ça l’air que ça pourrait être plus avec l’aide d’Investissement
Québec ».
Pour qu’un comité de relance porte ses fruits
Est-ce que la somme de 200 millions $ pour un plan de relance est suffisante? Alors que les voix s’élèvent pour dire qu’il faut beaucoup plus pour relancer Bécancour et ses environs, la MRC de Beauharnois-Salaberry a réussi à faire des miracles avec à peine un million $.
En 2007, la MRC de Beauharnois-Salaberry avait perdu plus de 2000 emplois après la fermeture d’importantes entreprises de la région dont Goodyear, Alcan, et Gildan.
Grâce à l’Initiative de diversification économique du gouvernement du Québec (ancien Fonds d’aide aux municipalités mono-industrielles), la région a pu bénéficier d’une aide financière d’un million $ pour relancer son économie.
« On a alors mis sur pied un comité avec tous les acteurs de la région pour trouver des solutions, mais c’est le Centre local de développement (CLD) qui a été chargé de gérer l’aide financière », mentionne Joanne Brunet, la directrice générale du CLD de Beauharnois-Salaberry.
Cet argent a notamment servi à aider une quinzaine de petites entreprises de la région à diversifier leurs produits. L’atelier d’usinage Meloche a, par exemple, pu obtenir sa certification pour la fabrication de pièces aéronautiques.
« Pour relancer l’économie d’une région, il faut d’abord miser sur les ressources existantes, tant sur la main-d’œuvre que sur les infrastructures », indique Mme Brunet, en précisant que sa région avait une forte expertise dans le domaine de la chimie et de la métallurgie, tout comme la région de Bécancour.
En cinq ans, 150 nouvelles entreprises se sont installées dans les villes de Beauharnois et de Salaberry-de-Valleyfield créant du coup 500 emplois. Le géant français OVH a, entre autres, décidé de créer un centre de données en transformant les anciennes cuves des installations de l’usine d’Alcan à Beauharnois en salle de serveurs.
Montréal International, Investissement Québec et Développement économique Canada ont aussi été d’un grand secours pour relancer l’économie de la région.
« Ces institutions ont déjà des démarcheurs internationaux pour trouver des entreprises étrangères qui souhaiteraient s’installer ici, mais il faut leur dire ce qu’on cherche pour que les démarches portent ses fruits », explique Mme Brunet.
La directrice générale du CLD participe aussi parfois à des missions économiques et à des congrès pour dénicher des entreprises potentielles. « Nous n’avons pas beaucoup d’argent pour participer à des événements, mais il faut faire connaître sa région pour trouver des nouvelles entreprises », dit-elle.
« Avec un million $, nous avons réussi à renverser la vapeur alors, imaginez avec 200 millions $ tout ce qu’on aurait pu faire », signale madame Brunet en soulignant que le parc industriel de Bécancour est déjà bien positionné et développé.
Le ministère des Finances affirme toutefois que le plan de relance de Bécancour qui sera annoncé sera différent du programme d’aide de l’Initiative de diversification économique. « Ce n’est pas la même chose, ce sera complètement une façon différente de faire et de gérer », affirme Jean-Pierre d’Auteuil aux affaires publiques du ministère.
Jusqu’à maintenant, 62 MRC au Québec ont bénéficié d’une aide financière du gouvernement du Québec pour diversifier leur économie. Au total, l’aide gouvernementale allouée s’élève à 117, 8 millions $ en tenant compte de l’Initiative de diversification économique et du Fonds de soutien aux territoires en difficultés.