La présidente élue par 25 étudiants
Par Nicolas Ducharme
L’Association générale des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (AGÉ UQTR) s’est dotée, le 18 septembre, d’une nouvelle présidente, Carol-Ann Rouillard. Celle-ci a été élue par 25 étudiants alors qu’elle en représentera 10 000.
Puisqu’il s’agissait d’une élection partielle, l’AGÉ UQTR n’est pas tenue de demander l’avis de tous ses membres. C’est plutôt le conseil d’administration de l’AGÉ UQTR, qui regroupe les administrateurs des 36 associations départementales du campus ainsi que sept membres du conseil exécutif, qui a procédé à l’élection. Toutefois, ce ne sont que 16 administrateurs qui s’y sont présentés, pour un total de 25 personnes qui ont interrogé les deux candidats avant de choisir Mme Rouillard.
« Les observateurs ont droit d’y être. Mardi, il y en avait sept, ce qui est beaucoup plus que d’habitude », mentionne Jasmine Raymond-Drainville, secrétaire générale.
La soirée d’élection n’avait pas fait l’objet de publicité de la part de l’AGÉ UQTR, que ce soit sur le site web de l’Association ou sur sa page Facebook. Seul l’appel de mise en candidature s’y retrouvait. Le journal étudiant de l’Université n’a pas non plus été approché pour y afficher une annonce. Mercredi, un message sur la page Facebook faisait état du changement à la présidence.
Les étudiants dans l’ignorance
À l’intérieur de l’UQTR, la nomination de Mme Rouillard n’était connue par aucun des étudiants rencontrés par L’Écho. Plusieurs ont déploré la façon dont le processus d’élection s’est fait.
« Nous n’avons pas été consultés et notre représentant ne nous en a pas parlé. C’est seulement son opinion à lui. Ce n’est pas légitime. Je n’ai pourtant pas la tête dans le sable et je m’implique. Mais je n’avais jamais entendu parler d’une nouvelle présidente », déplore Audrée Longchamps, étudiante en biologie-médicale.
« J’ai l’impression qu’elle (l’AGÉ UQTR) nous informe le moins possible. Ça rend ainsi leurs décisions plus faciles », affirme son collègue Bruno Larrivière.
Dans les règles de l’art
Interrogée à savoir si ce système de sélection ne devrait pas être modifié afin de permettre aux étudiants de faire entendre leur voix, l’AGÉ UQTR rétorque que tout a été fait dans les règles de l’art, que les administrateurs des associations départementales représentent tous leurs étudiants et qu’ils ont le mandat d’en discuter avec eux.
« Des démissions, il y en a chaque année, ça fonctionne toujours comme ça. Notre politique est comme ça, nous l’avons respecté et c’est la façon de faire », indique Mme Raymond-Drainville.
Il semblerait toutefois que le mandat des administrateurs n’ait pas été rempli, puisqu’ils n’ont disposé d’aucun moment après la période de questionnement des candidats pour tâter le pouls de leurs membres. Pire encore la moitié des administrateurs, absents, n’ont pas exercé leur droit de vote lors de ce conseil d’administration, laissant dans le silence leurs membres.
« Ils devraient nous informer par notre portail internet. C’est là que tout se passe. On devrait d’ailleurs pouvoir y voter. Si les votes d’élection et de grève peuvent s’y faire, pourquoi pas celui d’une élection partielle », se demande Jonathan Arbour, étudiant en administration.
Celui qui occupait le poste de président jusqu’au 31 août, Ludovick Nadeau, avait été élu avec 58 % des votes au printemps dernier alors qu’il ne faisait face à aucun candidat. Il a quitté son poste le 26 août à la suite de pression de ses pairs, qui lui reprochaient de manquer de leadership dans la direction du regroupement étudiant.
« Il a reçu un vote de non-confiance, ce qui a pour effet de demander sa démission, ce que l’ancien président a alors accepté de faire », explique Mme Raymond-Drainville.
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