La FEUQ et la FECQ s’immiscent dans la campagne
Par Nicolas Ducharme
La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec étaient de passage à Trois-Rivières, samedi, afin d’inciter la population à voter lors des prochaines élections. C’est toutefois la visite du candidat de la Coalition Avenir Québec (CAQ), Andrew D’Amours, qui a retenu l’attention.
Cette tournée que font les deux groupes étudiants à travers le Québec se veut festive, puisque des hot-dogs cuisinés sur le barbecue ont été remis à la trentaine de visiteurs présents au parc Pie-XII.
« On invite les jeunes et moins jeunes à voter massivement lors des prochaines élections. Nous visons les circonscriptions où les libéraux sont passés avec une faible majorité lors des dernières élections », explique Martine Desjardins, présidente de la FEUQ.
La circonscription de Trois-Rivières avait été ciblée puisque la députée sortante, Danielle St-Amand, a remporté le scrutin de 2008 par seulement 960 votes.
D’Amours dérange
Certains candidats au prochain vote se sont présentés, soit Djemila Benhabib du Parti québécois (PQ) et Jean-Claude Landry de Québec Solidaire. C’est toutefois l’arrivée du candidat de la CAQ, Andrew D’Amours, qui a causé une certaine commotion, puisque certains militants contre la hausse des droits de scolarité l’ont rapidement mis à l’épreuve. L’un d’eux exigeait même son départ, le qualifiant d’ennemi. Le jeune homme de 22 ans ne croit pas que sa présence était incongrue avec l’objectif de la journée.
« Nous croyons que les jeunes doivent s’impliquer en politique, et ce, peu importe leurs opinions, nous voulons faire un dialogue. À la Coalition, nous avons fait le choix responsable d’y aller avec une hausse plus modérée, mais qui augmente la qualité de l’enseignement dans les universités. Ce sont de nouvelles propositions et nous voulons régler la mauvaise gestion des universités. C’est ce dont nous voulions venir discuter. »
Pourtant, la présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, martèle que la CAQ ne représente pas une avenue intéressante pour la cause étudiante.
« Si nous voulons un vrai changement lors du prochain gouvernement, ce n’est pas en votant caquiste ou libéral que ça va arriver. Mais nous laissons le soin aux gens de faire leur propre choix et nous discutons de toutes les plates-formes. »
M. D’Amours a d’ailleurs quitté l’événement après une dizaine de minutes.
De son côté, Mme Benhabib concède que le PQ espère que le vote étudiant ira du côté de son organisation politique.
« Bien sûr que nous le convoitons, mais nous invitons l’ensemble de la population à participer à cette élection pour lancer un message très fort au gouvernement libéral. Neuf ans de règne libéral, c’est assez. »
Essouflement ?
La visite de la FECQ et la FEUQ à Trois-Rivières se déroule au moment où la grève étudiante dans tous les cégeps du Québec a pris fin. Est-ce la fin de ce mouvement qui a enflammé le Québec au printemps dernier ? La présidente de la FECQ, Éliane Laberge, en doute fortement.
« Je pense que le mouvement change. C’est normal après deux ans, puisque les manifestations et actions se déroulent depuis ce temps. Puisque nous sommes en campagne électorale, c’est pourquoi les étudiants ont pris la décision de retourner en classe. Ils disposent d’un nouveau moyen pour bloquer la hausse des frais de scolarité. »
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