Gentilly-2 fermée de nouveau

Par L'Écho
Une nouvelle défectuosité frappe la centrale nucléaire Gentilly-2, à Bécancour. Elle sera par conséquent fermée pour une durée indéterminée. Les activités y ont cessé le 27 juillet dernier.
Le système de pompage d’un modérateur s’est brisé, ce qui a entraîné une fuite d’eau lourde. Heureusement, aucun travailleur n’a été affecté à la suite de l’incident, qui n’aura eu par ailleurs aucun impact sur l’environnement.
Difficile à dire pour l’instant quand la centrale pourra redémarrer. D’importants travaux seront nécessaires pour tout remettre à niveau. Dans le meilleur des scénarios, Hydro-Québec pense que les activités pourront reprendre à Gentilly-2 à la fin du mois d’août. La société d’État a tout de même précisé qu’elle souhaitait que la centrale redémarre.
À la fin du mois d’avril, ce sont quelque 70 litres d’eau lourde qui se sont répandus dans une conduite de ventilation et sur le plancher de la centrale, incommodant légèrement deux travailleurs.
L’avenir de la seule centrale nucléaire du Québec sera assurément un enjeu majeur dans la campagne électorale dans le comté de Nicolet-Bécancour. Les coûts envisagés pour sa réfection ont grimpé, passant de 1,2 milliard $ en 2004 à 1,9 milliard $ en 2008. Le printemps dernier, le PDG d’Hydro-Québec, Thierry Vandal, a affirmé qu’à « l’évidence » il en coûtera plus de 1,9 milliard $ pour la remettre à neuf.
Les candidats se prononcent
Le député de la circonscription, Jean-Martin Aussant, qui est également le chef du parti Option nationale, est quant à lui en faveur de la fermeture de la centrale.
« Je suis tout à fait conscient qu'un travailleur qui a un boulot veut le garder et ne veut pas entendre parler d'alternatives, indique-t-il. Mais ce n’est pas de l'inquiétude qu'il y a à avoir si on met l'argent ailleurs que dans le nucléaire. Il y aura plus d'emplois disponibles pour tout le monde dans le comté. »
Pour le candidat libéral dans la circonscription et ingénieur de formation, Marc Descôteaux, il ne fait aucun doute qu’il faut rénover les installations de Gentilly-2.
« Je suis fortement favorable, avoue-t-il. C’est un joyau de connaissances qu’on a sur le territoire. Étant ingénieur, c’est quelque chose qui me tient beaucoup à cœur. En même temps, il faut être conscient qu’on ne fait pas des projets seulement pour le plaisir de les faire. Il faut qu’ils soient rentables. Le gouvernement a demandé à Hydro-Québec de refaire une mise à niveau sur le projet. »
Le candidat de la Coalition avenir Québec dans Nicolet-Bécancour, Donald Martel, affirme pour sa part ne pas avoir une position dogmatique sur cette question.
« Il faut regarder le projet qui va être déposé sous deux aspects non négociables : d’un, les travaux et l’opération de la centrale doivent être d’une sécurité à toute épreuve, et de deux, ce projet doit être rentable d’un point de vue économique », explique-t-il.
Le péquiste Gilles Mayrand rappelle que son parti a choisi de démanteler la centrale lors de son plus récent congrès advenant que le Parti québécois prenne le pouvoir.
« La plus importante est les coûts élevés de la rénovation. Pour ma part, je crois que la décision est prise de déclasser la centrale, mais que le gouvernement n’a pas le courage de nous le dire. Il faut déjà penser à comment on va remplacer ces emplois de qualité », soutient-il
La centrale Gentilly-2 arrivera au terme de sa vie utile au mois de décembre prochain. Il faudra donc, d'une façon ou d'une autre, arrêter les opérations pour la réfection ou la fermeture.
(Avec TVA Nouvelles)