Excuses exigées
Par Guillaume Jacob
Une semaine après que deux dames âgées eurent défrayé la manchette, car elles faisaient face à l’expulsion de leur condo le temps de travaux de réfection, la Coalition Proprio-béton revient à l’avant-scène. Elle lance quelques flèches à la Garantie des maisons neuves et au gouvernement fédéral.
La Coalition Proprio-Béton déplore le traitement cavalier réservé aux deux voisines. Elles ont été avisées qu’elles devaient quitter leurs condos une semaine avant le début des vacances de la construction, pour des travaux devant commencer entre le 15 août et le 1er septembre.
Par la voix de son porte-parole, Yvon Boivin, la Coalition demande donc des excuses de la part de la Garantie des maisons neuves (GMN), mais aussi qu’elle dédommage les deux dames.
« Nous nous serions attendus à un peu plus de compassion, de souplesse et de soutien dans la gestion de ces dossiers par les administrateurs de la GMN, les victimes en cause étant très vulnérables considérant leur âge et totalement dépourvues en pareille situation », a décrié M. Boivin.
Gestion critiquée
Accompagné par Jean Dion, de l’Association des consommateurs pour la qualité dans la construction (ACQC), le porte-parole de la Coalition Proprio-Béton a aussi critiqué la gestion des plans de garanties des bâtiments résidentiels neufs.
Selon une compilation produite par l’ACQC, les frais administratifs des plans de garanties représentent 37% de leur budget de 1999 et 2009. Les compensations allouées aux consommateurs après réclamations ne représentent que 23% du budget.
« Presque deux fois plus d’argent a été alloué à l’administration qu’aux indemnisations. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes. C’est honteux, car c’est le consommateur qui paie tout ça », affirme M. Boivin.
Autant la Coalition que l’ACQC avaient déploré cette situation devant la commission parlementaire chargée d’étudier le projet de loi 35 sur l’industrie de la construction le printemps dernier. Selon leurs porte-parole, le dossier en est resté là.
Gouvernement fédéral
La Coalition réitère aussi sa demande auprès du gouvernement fédéral pour qu’il instaure un programme d’aide de 20 millions $ à l’intention des victimes de la pyrrhotite. Cette aide pourrait se diviser en indemnisations et en prêts sans intérêt, ce qui permettrait à plusieurs victimes de garder leurs propriétés et effectuer les travaux le temps que les recours judiciaires viennent à terme.
« Le gouvernement fédéral doit cesser de se mettre la tête dans le sable. Il a des responsabilités dans ce dossier », soutient Yvon Boivin.
Le porte-parole fait notamment référence à la norme canadienne sur la qualité du béton qui n’a pas su prévenir le désastre de la pyrrhotite, qui touche maintenant plus de 1000 familles dans la région, et qui n’a pas été modifiée depuis.
Yvon Boivin argue que le gouvernement fédéral pourrait économiser en mettant sur pied un fonds d’aide. La Société canadienne d’hypothèque et de logement pourrait se retrouver avec plusieurs hypothèques impayées sur les bras, certains ménages aux prises avec la pyrrhotite étant incapable d’assumer les coûts des travaux. Avec un fonds d’aide, ces situations pourraient être évitées.
Le porte-parole prétend aussi que le gouvernement fédéral récupérera au-delà de 10 millions $ par le biais de la TPS sur les dépenses liées aux travaux des plans de garanties, estimées globalement à 230 millions $.
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