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Terminé, les cueilleurs québécois ?

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30 juillet 2012
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Par Nicolas Ducharme
TROIS-RIVIÈRES - 

La réforme de l’assurance-emploi prévue par le gouvernement fédéral pourrait chambouler le personnel des fermes maraîchères. Plusieurs craignent qu’il devienne impossible de trouver de la main d’œuvre québécoise dans les prochaines années.

La réforme, incluse dans le projet de loi C-38, prévoit que les prestataires fréquents de l’assurance-emploi seront forcés d’accepter tout emploi dont la rémunération est de 70 % leur salaire, et ce, après sept semaines de prestations.

Les producteurs maraîchers s’inquiètent qu’ainsi, les Québécois qui travaillent dans leur champs pour une rémunération s’approchant du salaire minimum seront forcés de se trouver un emploi durant la période hivernale. Ils pourraient, dans ce cas, ne pas être de retour au printemps.

Pour le propriétaire de la Ferme Gagnon du secteur Trois-Rivière-Ouest, David Lemire, cette réforme pourrait avoir des conséquences dramatiques sur ses opérations.

« Ce sont eux que je vais devoir remplacer par des Mexicains. Déjà, nous avons beaucoup de misère à attirer de bons Québécois. Si en plus, ils ne peuvent obtenir leur petite période de chômage, nous n’aurons d’autre choix que de se tourner vers les travailleurs immigrants. »

Celui-ci, qui fait déjà appel à 11 ouvriers étrangers, affirme toutefois qu’il est très difficile pour un immigrant de remplacer un Québécois, leur niveau d’expertise faisant défaut.

Les Québécois peu intéressés

Ironiquement, le gouvernement conservateur pourrait aussi altérer son Programme des travailleurs étrangers temporaires. Les producteurs devraient dorénavant s’assurer que le bassin de travailleurs locaux soit épuisé avant de faire appel à de la main d’œuvre étrangère.

M. Lemire ne se fait toutefois pas d’illusions. Des curriculum vitae de Québécois, il n’en recevra pas. Chaque année, il affiche une quinzaine d’offres d’emplois dans la région avant de faire appel à des travailleurs étrangers.

« On doit prouver qu’on manque de main d’œuvre. Avant de faire une demande pour 15 Mexicains, on doit tout d’abord envoyer une demande à Emploi Québec pour des postes en cueillette de fruits. C’est obligatoire et si quelqu’un applique, on est obligé de le prendre. Mais il n’y a pas personne qui veut faire cet emploi. Nous ne recevons aucune réponse. »

Le producteur explique que les quelques Québécois qui se présentent pour un poste de cueilleur sont souvent des adolescents dont les parents désirent initier au monde du travail plutôt que de rester à la maison durant l’été. Faute de motivation, l’expérience se conclue souvent après quelques jours.

De plus, le gouvernement du Québec compter modifier dès le 1er mai 2014 la rémunération des cueilleurs. Ceux-ci, qui sont actuellement payés au rendement, devront dorénavant recevoir le salaire minimum. Ceci pourrait sonner la fin de l’embauche d’adolescent selon M. Lemire, puisque les producteurs ne voudront plus prendre de risques avec des employés dont ils doutent de l’intérêt.

 

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