Le message passerait-il enfin ?

Par Nicolas Ducharme
Depuis plusieurs années, le ministère des Transports du Québec (MTQ) multiplie les tentatives pour sensibiliser les automobilistes afin qu’ils lèvent le pied lorsqu’ils approchent d’un chantier de construction. Après vérification sur le terrain, il semblerait que ces efforts commencent à porter leurs fruits.
Lundi après-midi, 16 heures, sur l’autoroute 40 à la hauteur de Louiseville. Le sergent Guy Grenier, radar à la main, surveille les centaines d’automobilistes qui empruntent le tronçon délimité par des cônes orange, puisque des travaux sont amorcés dans la région. Après 30 minutes de travail dans la zone où la limite est établie à 90 km/h, seulement quelques voitures ont franchi la limite, dont la plus rapide a été enregistrée à 99 km/h. Cela n’est pas suffisant pour la prendre en chasse. Les policiers ont comme consigne de laisser aux fautifs une zone tampon d’environ 20 km/h au-dessus de la limite avant de leur remettre une contravention.
« C’est l’heure de pointe, les voitures roulent donc moins rapidement. Tout dépendant des endroits, c’est hors des heures de pointe que les plus hautes vitesses sont enregistrées puisque les gens pensent qu’il n’y a personne sur les chantiers. C’est faux, certains sont même actifs 24 heures sur 24. Il faut donc redoubler de prudence », explique le porte-parole de la Sûreté du Québec, Richard Gagné.
Tout de même, si aucune voiture ne s’est fait intercepter lors du passage de L’Écho, on voit les automobiles ralentir fortement lorsqu’ils aperçoivent la voiture de patrouille en bordure de chantier. De plus, les camionneurs lancent des avertissements sur les ondes de la présence d’une opération radar, une pratique commune qui évite à leurs collègues de se faire prendre.
« C’est correct, affirme M. Gagné. Si ça peut permettre au trafic de ralentir, alors le but est atteint. »
Celui-ci concède d’ailleurs que, si l’opération radar s’était faite de façon fantôme, il est fort possible que davantage de conducteurs auraient écopé d’une contravention.
Des mesures qui fonctionnent
En mars 2011, afin de tenter de sensibiliser la population, le MTQ a doublé le montant des amendes pour excès de vitesse dans les zones de construction. Une mesure qui semble avoir eu un effet, puisque le nombre de blessés dans les zones de chantiers est passé de 1649 en 2010, à 1366 en 2011 au Québec. La présence des policiers a aussi augmenté dans ces emplacements, ce qui a permis à la SQ de remettre 10 150 constats d’infractions pour excès de vitesse dans les aires de chantiers.
Ces mesures semblent avoir eu l’effet voulu sur les automobilistes selon M. Gagné. « Le message passe, mais il faut tout le temps répéter. »
Tout de même, malgré les nombreuses campagnes du gouvernement, il restera toujours des irréductibles. En six mois de travail en Mauricie, le policier Grenier a intercepté, dans une zone de construction où la limite était de 80 km/h, un automobiliste qui a atteint une pointe de 132 km/h. Il s’est vu remettre un constat d’infraction de 1060 $ et 10 points d'inaptitude.
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