Incendies: lourde tâche pour les pompiers

Par Nicolas Ducharme
La vague d’incendies criminels qui frappe Trois-Rivières rend le travail des pompiers très difficile. Si certains peuvent souffrir de fatigue, d’autres craignent la possibilité d’un nouvel acte criminel.
Après un nombre si important de sorties en moins de deux mois, le porte-parole de la Sécurité publique de Trois-Rivières, Michel Letarte, avoue que certains pompiers trouvent la situation désagréable, sans pour autant être épuisés. Il ne faudrait toutefois pas que la série noire se poursuive. Déjà, deux sapeurs ont été blessés dans l’exercice de leur fonction.
« Lorsqu’on doit appeler des intervenants à travailler sur une longue période, il faut trouver un moyen de les remplacer le lendemain, puisqu’ils doivent se reposer. Sinon, les risques de blessures sont accrus. »
Le capitaine de la caserne de Trois-Rivières-Ouest, André Marcotte, abonde dans le même sens. Selon lui, l’adrénaline et l’amour du métier permettent aux pompiers de tenir le coup jusqu’à maintenant.
« La situation aurait été bien plus grave à l’époque où les policiers étaient aussi les pompiers de la Ville. Il y aurait eu des problèmes dans la gestion du personnel », ajoute M. Letarte.
Crainte de l’incendie criminel
Si la fatigue n’a pas eu le meilleur sur les sapeurs, il semblerait que certains redoutent le prochain incendie criminel qui pourrait se déclarer.
« C’est stressant pour les intervenants quand ils arrivent sur le lieu d’un incendie et constatent que c’est criminel. Ils se demandent alors si le responsable ne leur a pas tendu un piège. Plusieurs indices, dont la couleur des flammes, nous permettent de savoir rapidement si l’incendie est de nature criminelle. Le capitaine doit alors informer ses troupes en conséquence », révèle M. Marcotte.
Selon lui, 23 incendies criminels en si peu de temps représente une première à Trois-Rivières dans lors de ses 20 ans d’expérience. Il s’agit d’une deuxième saison occupée en moins d’un an pour les forces trifluviennes. L’été dernier, ils avaient dû composer avec les restes de l’ouragan Irene et la tornade qui ont frappé la Mauricie.
Coûts supplémentaires
Les nombreux sinistres qui ont frappé la cité de Duplessis n’ont pas seulement des répercussions financières pour les propriétaires et assureurs, mais aussi pour la Ville puisque plusieurs pompiers appelés en renfort ont dû être payés en heures supplémentaires.
De plus, l’entretien de l’équipement, tel le remplissage des bonbonnes d’oxygène, entraîne aussi des coûts imprévus.
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