C’est parti pour le colisée

Par Guillaume Jacob
Le gouvernement du Québec confirme qu’il assumera la moitié de la facture du futur colisée du Centre sportif Alphonse-Desjardins, jusqu’à concurrence de 26,8 millions $. C’est donc dire que le projet est désormais estimé à 53,6 millions $.
L’annonce officielle s’est faite le 14 mai, un peu plus de deux mois après que le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, eut accepté de porter la part de financement de Québec à 50%, le gouvernement fédéral ayant refusé d’appuyer le projet financièrement. Les 26,8 millions $ proviendront du Programme d’infrastructures Québec-Municipalités.
Le financement devait au départ se partager en tiers (environ 13 millions $) entre Québec, Ottawa et la commission scolaire Chemin-du-Roy. Le gouvernement conservateur s’était désisté sous prétexte que derrière le projet de colisée se cachait le désir d’attirer une équipe professionnelle de hockey, allégation pourtant démentie par les acteurs au dossier, dont le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque.
Le montage financier fait donc en sorte que l’autre moitié des coûts sera assumée par la commission scolaire Chemin-du-Roy. La Ville de Trois-Rivières apportera aussi une contribution aux coûts de construction, mais le montant de la subvention n’est pas encore défini. En outre, la Ville s’engage pour 25 ans à louer les plateaux sportifs les soirs et fins de semaine. Le jour, les nouveaux équipements serviront aux élèves des programmes sport-études de l’Académie les Estacades.
Déjà, le contrat d’ingénierie pour l’élaboration des plans et devis et pour la supervision des travaux à venir a été remporté par un consortium formé des firmes Roche, SNC-Lavallin, Pluritec, Deslile Despaux et Associés Inc, ainsi qu’à Michel Pellerin et Locus 3 pour l’architecture. Il ne manquait que la confirmation de Québec pour y aller de la signature des contrats, ce qui devrait se faire sous peu.
Deux glaces, un gym et des loges
Le nouveau colisée comptera 5125 sièges répartis autour d’une glace « rétractable », qui pourra donc adopter les grandeurs des normes nord-américaines ou olympiques selon les besoins. Des loges corporatives y seront intégrées. L’organisation du Centre sportif est déjà à la recherche de commanditaires pour nommer le futur colisée.
Quant à l’hypothétique venue d’une équipe « majeure » de hockey, le directeur général du CSAD, Jean-François Picard, avoue que des démarches ont déjà été faites, mais dit que ce n’est pas sa priorité. « Présentement, le défi est davantage d’attirer les événements d’envergures nationale et internationale. » Le directeur général mentionne que l’horaire d’utilisation du futur colisée est déjà rempli à 90%.
Une deuxième glace de grandeur nord-américaine de 125 places est aussi prévue dans les plans, ainsi qu’une nouvelle salle de conditionnement physique, des dojos pour le judo et le taekwondo, une halte-garderie et un resto-bar. Les associations sportives pourront loger dans de nouveaux bureaux.
Avec ce nouveau projet, le Centre sportif Alphonse-Desjardins en est à sa cinquième phase de développement depuis sa création en 2003. L’an passé, le complexe a reçu 1,3 million de visites.
Soupir de soulagement
Après maints soubresauts, le dossier du colisée est donc classé, à la grande fierté du maire Yves Lévesque. « Dans ce dossier-là, on a eu des moments d’espoirs et de déceptions. Après trois ans et demi de travail, on était rendu au fil d’arrivée lorsque le gouvernement fédéral s’est désisté », a-t-il rappelé.
Le premier magistrat en a aussi profité pour saluer la collaboration de plusieurs acteurs. « On a réalisé les quatre premières phases avec seulement 14% de financement des deux paliers de gouvernement. Comme quoi on s’est pris en main à Trois-Rivières. On a travaillé avec la collaboration du milieu. On est la ville au Québec qui a le plus de partenariats avec la commission scolaire, le cégep et l’Université. En travaillant ensemble, on va beaucoup plus loin avec le même argent. »
Pour le maire, ces nouveaux équipements feront se démarquer le centre sportif Alphonse-Desjardins à l’échelle du pays, du fait que tout est regroupé au même endroit.
« Cet investissement, c’est aussi un gain majeur pour l’économie régionale, car il est déjà acquis que ce complexe aura un pouvoir d’attraction indéniable en ce qui concerne le tourisme sportif », a pour sa part déclaré la députée de Trois-Rivières, Danielle St-Amand.
« C’est un projet novateur et porteur d’avenir pour nos jeunes », a renchéri sa collègue Julie Boulet, ministre responsable de la région. « Il ne faut pas négliger les retombées économiques de 53 millions $. Ce sont beaucoup d’emplois qui seront créés lors de la construction, mais aussi des emplois récurrents, car nous aurons besoin de physiothérapeutes et de kinésiologues et d’entraîneurs au sein des équipes du Centre sportif Alphonse-Desjardins. »
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.