Les cégepiens refusent l’offre

Par Nicolas Ducharme
Comme c’est le cas dans presque tous les établissements collégiaux au Québec, les étudiants du Cégep de Trois-Rivières se sont prononcés jeudi contre l’entente intervenue entre le gouvernement et les leaders étudiants le 6 mai.
C’est par une écrasante majorité que les cégépiens ont dit non à la proposition. Seule une douzaine de votes sont allés en faveur de l’entente.
Deux points inclus dans le texte ont fait particulièrement sourciller la centaine de personnes réunie au Théâtre du Cégep. Premièrement, l’interdiction pour les groupes étudiants d’organiser des manifestations dans le futur à propos des points inclus dans l’accord a fait réagir. Des étudiants ont même soulevé l’hypothèse qu’une telle mesure pourrait être inconstitutionnelle puisqu’il s’agit d’un droit fondamental.
De plus, la faible représentation des étudiants, quatre au total, au sein du futur conseil provisoire prévu dans l’entente a aussi été décriée par la poignée de jeunes qui ont pris la parole. Ce conseil sera composé de 19 membres, ce qui inclut, entre autres, quatre délégués des centrales syndicales ainsi que six recteurs d’université.
Pour le secrétaire général de l’Association générale étudiante du Cégep de Trois-Rivières (AGECTR), Julien Bayard, les multiples questionnements de ses membres envers l’entente démontrent à quel point celle-ci manque de clarté.
« Je ne suis pas surpris. C’est une offre ridicule et sans solution. Ce qu’on nous a soumis, c’est une offre complexe et le gouvernement pensait que nous n’allions pas la comprendre et voter en sa faveur. Ce n’est pas ça une négociation honnête. »
Faible participation
Il s’en est fallu de bien peu pour que l’assemblée n’ait pas lieu. Prévue pour 11h30, celle-ci a commencé avec près de 40 minutes de retard, puisque le quorum de 2 %, ou 84 étudiants n’était toujours pas atteint à l’heure prévue. Il a donc fallu que les organisateurs parcourent les corridors pour mobiliser les gens. C’est finalement une centaine de personnes qui ont pris part au vote.
« Je ne suis pas surpris, c’est malheureusement ça la réalité. C’est la fin de session et plusieurs étudiants ont des examens. Si l’assemblée en avait été une de vote de grève, ça aurait été plein jusqu’au balcon. Mais sans vote de grève, il fallait s’attendre à ce que les étudiants s’en foutent. C’est dommage », déplore M. Bayard.
Ce dernier avoue que la charte de l’association pourrait être modifiée prochainement pour forcer ses membres à se présenter lors de votes d’une telle importance. L’AGECTR représente 4 200 étudiants.
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