Mathéo le cheval aidant

Par Mathieu Duquette
Il est coutume de voir des chiens guides porter assistance aux personnes souffrant de différents handicaps. Les chiens ne sont cependant plus seuls à œuvrer dans le domaine. Les chevaux miniatures en font maintenant autant.
Après une année passée à écouter les directives de la spécialiste en comportement animal Jacinthe Bouchard et de son étudiant Mathieu Bédard, Mathéo, le cheval miniature, sera bientôt en mesure d’aider une personne aveugle.
Odélie Boudreault a sept ans. Elle est non-voyante. Elle collabore avec Mme Bouchard et M. Bédard dans l’entraînement de Mathéo, qui aura bientôt deux ans. Il s’agit de l’une des premières expériences du genre à être réalisée au Canada.
Une présentation avec l’animal a eu lieu jeudi dernier devant les élèves de l'école Sacré-Coeur de Trois-Rivières, que fréquente la jeune Odélie.
« J’aime les chiens et j’en ai déjà eu un de Mira. Mais je préfère les chevaux, puisqu’ils peuvent vivre plus longtemps », raconte la petite Odélie. Je n’ai qu’à marcher à ses côtés et lui dire quoi faire, c’est très plaisant. »
Cela fait déjà plusieurs années que les chevaux miniatures sont utilisés comme guides aux États-Unis. Mais ici, c'est plutôt rare. La présence de Mathéo surprend, partout où il passe.
Plus facile qu’un chien
Ce n’est pas sans raison que Mme Bouchard a choisi de se lancer dans cette aventure. Le dressage d’un tel animal est bien différent de celui d’un chien.
« Il faut connaître des techniques d’entraînement particulières, précise la spécialiste en comportement animal. Mais ça demeure plus facile à entraîner qu’un chien. La transition se fait plus facilement également entre l’entraîneur et le bénéficiaire que dans le cas d’un chien. »
Le tempérament et les attributs physiques des chevaux font en sorte qu’ils offrent plusieurs possibilités que les chiens n’offrent pas pour ce genre de travail
« Par exemple, le cheval est insensible devant les autres animaux ou les passants. Il fait sa petite affaire, raconte Mme Bouchard. Le cheval peut aussi tirer un fauteuil roulant tellement plus facilement qu’un chien, de par son physique.
« En plus, les chevaux peuvent vivre une quarantaine d’années et donc assister une même personne durant 20 ou 25 ans contrairement à un chien qui peut le faire cinq ou six ans au maximum. »
Les coûts engendrés par la présence d’un cheval dans une famille sont par ailleurs moindres que ceux nécessaires dans le cas d’un chien.
« Le cheval mange une botte de foin par semaine, ce qui coûte environ 3 $, poursuit Mme Bouchard. Les coûts de soins vétérinaires ne représentent presque rien. Il n’y que ses sabots qui ont besoin d’être entretenus chaque mois ou tous les deux mois.
« Il suffit d’avoir un terrain d’au moins trois mètres de long sur trois mètres de large et une rampe d’accès pour qu’il entre dans la maison parce que ce n’est pas évident pour eux dans les escaliers. »
Pas dans les édifices publics
La règlementation de la Ville de Trois-Rivières permet d'avoir un cheval miniature comme animal de compagnie. Mais il ne pourrait pas se promener dans les transports en commun ou dans les édifices publics comme les chiens guides, parce que le règlement ne le permet pas. La Ville n'exclut toutefois pas la possibilité de se pencher sur la question.
La Fondation Calèche, fondée par Mme Bouchard, envisage de dresser d'autres chevaux miniatures pour venir en aide aux non-voyants ou aux personnes épileptiques. Et l'éleveur de ces bêtes se trouve en Mauricie, dans le secteur de Notre-Dame-du-Mont-Carmel.
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