Les étudiants rencontrent la députée

Par Nicolas Ducharme
Pour une rare fois depuis le début du conflit sur la hausse des frais de scolarité, des étudiants ont pu rencontrer un membre du gouvernement Charest afin d'avoir une discussion sur ce débat qui enflamme le Québec.
Jeudi après-midi, les représentants de l'Association générale étudiante de l'Université du Québec à Trois-Rivières (AGE UQTR) se sont rendus au bureau de la députée Danielle Saint-Amand, qui avait accepté de les recevoir.
« Ils sont demeurés sur leur position, et de mon côté, je crois toujours qu'une hausse est nécessaire pour assurer la qualité de l'éducation postsecondaire. Pour ce faire, nous avons besoin de sous. Mais ils sont arrivés avec une piste de solution fort intéressante et constructive », mentionne la députée de Trois-Rivières.
Le président de l'AGE UQTR, Hugo Mailhot Couture, avouait même être surpris qu'une telle rencontre ait eu lieu. Il semblait très satisfait de cette réunion qui n'a pas tourné en dialogue de sourds.
« Elle nous a dit qu'elle restait inflexible sur la hausse des frais de scolarité, mais elle nous a demandé ce que nous avions comme solution. C'est alors que nous avons montré notre document. »
Taxe aux entreprises
Ce document dont parle M. Mailhot Couture, a été produit par la Confédération des associations d'étudiants et étudiantes de l'Université Laval en 2010. Il suggère d'augmenter la taxe que paient déjà les entreprises, dont la masse salariale est supérieure à un million $, au Fonds des services de santé du Québec. Si cette solution était adoptée, le gouvernement dégagerait plus de 800 millions $ pour les institutions d'enseignement postsecondaire.
C'est donc dire qu'entre 3,024 % et 4,771 % de la masse salariale d'une entreprise irait à ce fond.
« Il s'agit d'une hausse infime, plus petite que la dernière augmentation du salaire minimum », clame Hugo Mailhot Couture.
Par le passé, le premier ministre Jean Charest et le ministre des Finances, Raymond Bachand, se sont toutefois opposés à une taxe sur les masses salariales.
Mme Saint-Amand déposera maintenant la proposition à Québec, ce qu'elle affirme être son devoir de députée.
« Je me suis engagée à porter ce document auprès de mes collègues du gouvernement. Est-ce que c'est la solution ? Nous maintenons tout de même qu'une hausse des frais de scolarité est nécessaire. »
De son côté, le président de l'AGE UQTR semble réaliste quant aux chances de voir la discussion de jeudi porter ses fruits.
« Ce n'est qu'une seule députée, alors elle ne peut pas prendre de décision pour tout le gouvernement. C'est pour cela que nous réitérons notre demande pour que la ministre Beauchamp rencontre les leaders étudiants. »
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