Le maire Lévesque n'a peur de rien

Par Jonathan Roberge
Même s'il est possiblement la personne la plus à risque de subir menaces, intimidation et violence à l'Hôtel-de-Ville de Trois-Rivières, le maire Yves Lévesque n'a peur de rien.
Malgré le triste épisode de la ville de Verchères, où un homme a poignardé le directeur général de la municipalité en tentant de se rendre jusqu'au bureau du maire pour y réserver le même sort, Yves Lévesque n'a pas l'intention d'ajouter des mesures de sécurité additionnelles sur l'étage où l'on retrouve les bureaux de son administration.
«Des gens dérangés, il y en a partout et en aura toujours. Cette fois, c'est arrivé dans un Hôtel-de-ville. Ça arrive parfois dans les écoles et n'importe qui peut être visé. Arrêtons de faire croire aux gens qu'on vit dans un monde où il n'y a pas de malades. On n'empêchera pas personne d'entrer à l'Hôtel-de-Ville parce qu'il y a eu un homme dérangé à Verchères. Ma porte est ouverte et elle le sera toujours», a expliqué le maire Lévesque au terme d'un exercice effectué par du personnel de l'ÉCHO de Trois-Rivières, visant à tester les mesures de sécurité en périphérie du cabinet du maire.
Intrusion dans son bureau
Lorsqu'un maire affirme que sa porte est toujours ouverte, c'est bien souvent au sens figuré. Pour Yves Lévesque, c'est toutefois bien réel.
Il y a quelques semaines, un individu s'est d'ailleurs infiltré dans son bureau.
«Je l'ai vu aller. Il s'est emparé d'une bouteille d'alcool qu'on utilise lors de réceptions dans le salon du maire, puis a tenté de partir avec une statue dans mon bureau. J'ai des yeux tout le tour de la tête, je m'en suis rendu compte tout de suite. Je l'ai apostrophé et conseillé de remettre le tout en place.»
Une lame de rasoir dans son courrier personnel
Par le passé, il a souvent été victime d'appels téléphoniques menaçants.
«Mon numéro de téléphone est dans l'annuaire. Je n'ai pas l'intention de le rendre confidentiel non plus. Même si tu te barricades, il y aura toujours un moment où la personne qui veut ta peau pourra le faire. Elle peut t'attendre dans le stationnement, devant chez vous, au centre d'achat. il ne faut pas devenir paranoïaque et vivre dans une tour d'ivoire.»
Voilà donc pour le maire. Le père de famille en lui s'en fait un peu plus lorsque les gestes intimidants viennent affecter les gens qui l'entourent.
«J'ai déjà reçu une lame de rasoir dans mon courrier. Pour moi, c'est tel quel, mais c'est plus pour ma famille que ça devient difficile. Les gens qui m'entourent n'ont rien à voir avec mon travail. Mais bon, des gens méchants il y en a partout. On a été élevé de façon à se tenir debout et faire face à l'intimidation avec adversité.»
Au cours de sa carrière politique, il a piloté de gros dossiers. Comme dans toutes situations, il y a eu des gens mécontents.
«Je me souviens d'une fois en particulier, où j'étais dans un kiosque de crème glacée avec ma famille. Le gars m'engueulait. C'est pour les gens autour que c'est plus difficile. Des gens effrontés, il y en a partout.»
Quant à la possibilité d'ajouter du personnel de sécurité à l'Hôtel-de-Ville, Lévesque répond sans hésitation.
«Absolument pas! Lorsqu'il y a de gros dossiers chauds au conseil municipal et qu'on sait que les gens vont réagir fortement, on met des mesures de sécurité additionnelles en place pour s'assurer que tout se déroule dans l'ordre. Pour le reste, dans la vie de tous les jours, il ne faut pas arrêter de vivre.»
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