Toujours pas d'installation de défibrillateurs prévue dans les arénas

Par Nicolas Ducharme
La semaine dernière, L'Échovous apprenait qu'aucun des neuf arénas des environs de Trois-Rivières possède un défibrillateur. Cette situation devrait perdurer puisque l'installation de ce type d'instrument n'est pas dans les priorités de l'administration Lévesque.
« Ce n'est pas dans nos cartons », confirme Yvan Toutant, porte-parole de la Ville de Trois-Rivières.
M. Toutant avance que de contacter les services ambulanciers est la façon la plus rapide et efficace pour sauver la vie d'un sportif qui subirait un arrêt cardiaque.
« S'il y a un incident, les joueurs devront tout d'abord trouver l'employé de la Ville dans l'aréna, qui lui devra ensuite aller chercher le défibrillateur. Imaginez le temps nécessaire. On considère que c'est plus rapide d'appeler le 9-1-1», explique-t-il.
Pourtant, l'Agence de la santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec prône la défibrillation précoce. « Nous sommes en faveur des défibrillateurs dans les arénas », soutient Christiane Lemaire, conseillère en communication.
Une situation difficile pour les employés
Yvan Toutant craint aussi la réponse qu'auront les employés s'ils se trouvent confrontés à une situation d'arrêt cardiaque sur la surface glacée.
« Quelle sera la réaction de l'employé face à ça ? Il ne se sert pas de l'instrument chaque jour. C'est bien d'avoir une formation de quatre heures, mais si tu dois t'en servir après huit mois, ce n'est pas évident », note-t-il.
« Dans les arénas, nous avons des employés du Service des loisirs et des cols bleus. Ils n'ont pas tous des horaires fixes, sans compter les congés de maladie. Ça devient difficile d'avoir quelqu'un de compétent en tout temps. »
L'exemple de Québec
Alors que Trois-Rivières n'a pas l'intention de procéder à l'achat de défibrillateurs, à Québec, ce sont tous les arénas qui sont maintenant munis de l'appareil depuis janvier 2010.
Dans la Vieille capitale, il n'y avait pas de programmes d'installation de défibrillateurs dans les complexes sportifs jusqu'à ce qu'un généreux donateur remette la somme de 10 000$ à la Ville. Les élus ont alors décidé d'emboîter le pas et ont investi 23 000$ pour faire l'achat de 19 appareils.
Depuis, le programme n'a cessé de grossir. De 19, le nombre de défibrillateurs est passé à 49. On en retrouve maintenant dans des piscines, des gymnases et même deux bibliothèques.
Pendant qu'on craint à Trois-Rivières que les appareils soient difficiles à utiliser par les employés des arénas, Jacques Perron de la Ville de Québec affirme que les formations se sont bien déroulées dans la capitale provinciale.
« Il n'y a pas eu de réticence de la part des employés. Il faut dire que ce sont des machines très faciles à utiliser», fait savoir M. Perron.
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