Loblaws : les moyens de pression s'accentuent

Par Nicolas Ducharme
Une grève semble de plus en plus imminente chez le marché d'alimentation Loblaws de Trois-Rivières. Les syndiqués se sont donné un mandat de grève le 12 décembre dernier et ont accentué les moyens de pression dans les derniers jours.
Les 95 employés de la chaîne d'alimentation canadienne déplore la lenteur des négociations dans le dossier du renouvellement de leur convention collective, expirée depuis juin dernier.
« Les négociations sont au point mort. Mais on ne lâchera pas et ils sont mieux de déposer une offre sérieuse », lance Jocelyn Gélinas, coordonnateur de la Mauricie à la Centrale des syndicats démocratiques, l'organisation qui représente les employés du Loblaws situé sur le Boulevard des Forges.
« Lorsque la dernière convention collective avait été signée en 2003, Loblaws avait accepté de prendre les employés du Provigo du Boulevard des Récollets. Mais en échange, les salaires étaient passés de 15$ à 11$ avec une augmentation de 3% sur huit ans. Je peux vous dire qu'en 2003, l'essence n'était pas au prix qu'elle l'est maintenant », rajoute M. Gélinas.
Moyens de pression
Les employés ont débuté divers moyens de pression dans les derniers jours. Ils ont tout d'abord décidé de ne plus revêtir l'uniforme habituel de la chaîne, pour plutôt porter jeans et chandail. Par la suite, ils ont pris la décision, le 14 décembre, de quitter le magasin à 20 heures, alors que celui-ci doit normalement fermer ses portes à 22 heures.
Les salariés ont aussi revêtu un chandail blanc où sont imprimés deux slogans frappants. Sur le devant, on peut y lire « le Choix de l'écœurant », une parodie de la marque maison de Loblaws, le Choix du président. À l'arrière du gilet, il est inscrit « Provigo, un désastre signé Loblaws », en référence aux magasins de l'ancienne chaîne québécoise qui ont presque tous disparu après avoir été achetés par la bannière ontarienne en 1998.
« Avant, avec Provigo, c'était comme une famille. Maintenant, c'est dirigé par des gens qui n'ont jamais mis les pieds dans un Loblaws. Ça fait huit ans que je suis ici, et mon salaire est inférieur de cinq sous en comparaison à ce que je faisais quand j'étais chez Provigo », fait savoir une employée désirant garder son anonymat.
Menace de grève
Mandat de grève en main, les syndiqués pourraient difficilement trouver un meilleur moment pour déclencher une grève, puisque le temps des fêtes est très achalandé dans les épiceries. Même s'il refuse de dévoiler ses stratégies, Jocelyn Gélinas avoue que plusieurs possibilités s'offrent à eux, dont des journées d'étude qui paralyseraient l'entreprise.
Du côté de Loblaws, on préfère ne pas commenter les discussions sur la place publique, mais on assure que celles-ci se poursuivent.
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