« S'il y avait des élections demain, je ne me représenterais pas » -Yves Lévesque

Par Nicolas Ducharme
En poste depuis 2001 à la mairie de Trois-Rivières, Yves Lévesque avoue que si une élection avait lieu prochainement, son nom ne serait pas sur le bulletin de vote. Les conflits au sein du conseil municipal le poussent à réfléchir fortement à son avenir.
Celui-ci admet que les résultats de la dernière élection, où il n'avait amassé que 54,9% des votes contre 45,1% pour André Carle et la formation Force 3R, lui ont fait mal.
« Je me demande où nous en serions s'ils avaient été élus [.] Je ne sens pas que j'ai obtenu la reconnaissance pour tout le travail que j'ai accompli. »
Encore aujourd'hui, Lévesque trouve difficile d'accomplir son rôle de premier magistrat alors que l'ambiance n'est pas à la réjouissance à l'hôtel de ville. « Ces gens-là ne font que bloquer la machine. Ce n'est pas le rôle du conseil. L'ambiance politique qui y règne, je suis tanné de ça. »
Effectivement, les relations entre le maire et l'opposition ont rarement été faciles et ont mené à plusieurs confrontations. « On peut avoir un débat d'idées, mais si ça devient mesquin et si les gens ont un agenda caché, il n'y a plus moyen de travailler », s'exclame Lévesque.
Alors qu'il doute de son retour lors des prochaines élections, Yves Lévesque ne se voit pas occuper un fauteuil dans l'opposition s'il était défait. « Je ne serais pas bon dans l'opposition parce que je dirais toujours la vérité. Je ne pourrais pas dénigrer une idée que je trouve bonne. »
Lorsqu'il a fait son entrée en politique en 1994, il espérait pouvoir faire changer les mentalités et qu'un débat sain et sans partisanerie était possible. 17 ans plus tard, il avoue qu'il s'agissait d'un but impossible.
« J'aime avoir des débats d'idées, répète Lévesque. Mais en politique, le rôle de l'opposition, c'est d'être contre tout, peu importe. Oui c'est la démocratie, mais est-ce que ça rend service au peuple ? J'en doute. »
Clouatre n'en croit rien
Le président du parti Force 3R, Pierre Clouatre, doute fortement des propos du maire. À son avis, l'attitude d'Yves Lévesque prouve qu'il sera candidat lors des prochaines élections.
« Vous pensez que je vais le croire ? Il se conduit comme s'il était en campagne électorale présentement. Il livre des discours enflammés devant la chambre de commerce, il se promène partout et serre des mains à des gens à qui il ne parle pas habituellement. M. Lévesque est constamment en campagne politique. »
À son avis, ce dernier est grandement responsable du climat qui règne à l'hôtel de ville.
Quel doit être l'attitude de l'opposition ?
Le premier magistrat explique son envie de quitter la politique par les remises en question constantes de l'opposition envers certains de ses projets.
Afin d'imager son point, Yves Lévesque fait une comparaison entre la mairie et le monde des affaires. « La différence est que, dans le monde des affaires, même si tu n'es pas d'accord avec ce qui a été décidé, une fois que la décision est prise, tout le monde se rallie autour d'elle. Je pense qu'il faut amener cette même philosophie au conseil. »
Encore une fois, Pierre Clouatre n'hésite pas à réfuter les propos du maire.
« En démocratie, c'est normal de faire face à l'opposition. S'il était président d'une compagnie, les actionnaires ne se gêneraient pas pour le critiquer. Ici, ce sont les citoyens qui sont les actionnaires. »
Qu'il soit de retour ou non, une chose est certaine : la rivalité entre Yves Lévesque et l'opposition est loin de s'estomper.
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