« Assez, c'est assez ! Arrêtons l'intimidation ! »

Par Guillaume Jacob
Environ 200 jeunes et leurs parents ont marché dimanche matin aux côtés d'Emanuelle Després. Cette jeune fille de 13 ans, victime d'intimidation depuis sa troisième année, a décidé d'agir à la suite du suicide de Marjorie Raymond.
Pour cette élève de l'Académie les Estacades et ses parents, l'histoire de la jeune gaspésienne avait des airs familiers. Depuis la troisième année du primaire, Emanuelle Després est la cible de moqueries blessantes sur son apparence.
« On a demandé à Emanuelle ce qu'elle avait envie de faire, raconte son père, Robert Després. L'idée d'une marche de sensibilisation et d'une pétition est venue. »
Selon M. Després, les services et la surveillance à l'école sont adéquats, mais ils ne peuvent venir à bout du fléau de l'intimidation à eux seuls. « Selon moi, ça passe par la sensibilisation, au même titre que le problème de l'alcool au volant. Il faut savoir reconnaître que l'intimidation existe, mais il faut aussi la dénoncer. »
Le 30 novembre, Emanuelle, ses parents et ses amis ont donc décidé de lancer une pétition pour dénoncer le fléau et inciter le gouvernement à investir davantage pour le contrer.
Au terme de la marche de dimanche, ils ont remis une liste de 1610 signatures à la députée de Champlain, Noëlla Champagne, pour dépôt à l'Assemblée nationale lorsque les travaux parlementaires reprendront le 14 février.
Emanuelle se disait surprise du nombre de personnes présentes à la marche. « Je n'attendais pas autant de gens. »
La députée péquiste a salué le courage de la jeune fille. « Ce ne sera plus jamais pareil parce que tu t'es levée, a-t-elle dit. Il faut ramener le sujet de l'intimidation à la table de discussion. Ce n'est pas juste une question d'argent, c'est aussi une question de conscientisation. »
Le président de la commission scolaire Chemin-du-Roy, Yvon Lemire, s'est aussi adressé à la foule rassemblée devant le bureau de circonscription de Noëlla Champagne. « La commission scolaire ou l'école ne peuvent pas tout régler toutes seules. Il faut porter une attention particulière à ce problème dans nos établissements, mais la solution viendra quand tous ceux qui sont témoins d'intimidation la dénonceront. »
La pétition d'Emanuelle Després continuera de circuler en version électronique.
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