Les restaurants PFK jouent aux délinquants

Par Nicolas Ducharme et Agence QMI
La bannière PFK fait bande à part dans le secteur de la restauration au Québec. Des succursales de la chaîne n'ont pas encore adopté le module d'enregistrement des ventes (MEV) même si son usage est obligatoire depuis le 1er novembre. C'est le cas des deux restaurants de Trois-Rivières, où aucun code-barre n'apparait sur les factures.
Dans le cadre de sa lutte contre l'évasion fiscale, le ministère du Revenu impose l'appareil, qui permet d'encrypter sur un disque toutes les transactions inscrites dans une caisse enregistreuse.
Si la majorité des restaurants ont emboîté le pas, ce n'est pas le cas des plusieurs succursales québécoises de PFK.
Le gérant d'une des deux succursales trifluviennes explique que les restaurants PFK ont obtenu un délai dans l'installation des MEV, en raison des difficultés financières du franchisé Priszm, qui tenterait de vendre la bannière. Des informations qui lui auraient été transmises par le biais d'une lettre.
Du côté de Revenu Québec, on refuse de valider ou de nier si une entente a réellement été négociée entre les deux parties. « Je ne peux confirmer s'il y a une entente puisqu'il s'agit d'une information qui est contenue dans le dossier fiscal de l'entreprise, ce qui n'est pas public », explique la porte-parole du ministère, Manon Tremblay.
Le ministère n'était pas en mesure de préciser si les établissements PFK allaient être visités dans un futur prochain. Rappelons que les amendes se chiffrent de 2 000 à 100 000$.
Les restaurateurs frustrés
L'absence de MEV dans des restaurants PFK préoccupe l'Association des restaurateurs du Québec (ARQ). «Pour nous, c'est important que tous les restaurateurs respectent les règles», a affirmé François Meunier, vice-président aux affaires publiques de l'association, soulignant que le MEV a coûté en moyenne de 3 000$ à 4 000$ par restaurant.
Le ministère du Revenu abonde en ce sens et précise que tous les restaurateurs doivent se conformer à la réglementation. «Les établissements qui ne se conforment pas vont recevoir un constat d'infraction», indique Manon Tremblay
Malgré tout, l'ARQ est prête à se montrer conciliante si la survie de certains restaurants ou des emplois sont menacés par l'installation des modules d'enregistrement. «Nous pourrions être tolérants, s'il ne s'agit pas de délinquance de la part du propriétaire, mais plutôt d'une mesure temporaire liée aux difficultés financières de l'entreprise», précise M. Meunier.
Les représentants de la chaîne PFK n'ont pas donné suite aux multiples appels de L'Écho
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