Le Centre jeunesse de la Mauricie et du Centre-du-Québec amorce un virage dans ses façons de faire

Par Guillaume Jacob
Depuis octobre, le Centre jeunesse de la Mauricie et du Centre-du-Québec s'efforce d'intervenir plus intensivement auprès des parents, pour améliorer leurs compétences parentales et la qualité de leur lien d'attachement, afin que plus de jeunes puissent demeurer dans leurs familles.
La majorité des enfants suivis par le Centre jeunesse vivent en milieu familial. Des 2500 enfants suivis par le Centre jeunesse, 900 enfants vivent au sein de familles d'accueils, tandis que 1200 d'entre eux vivent toujours dans leurs propres familles. « C'est auprès de ces familles que nous voulons concentrer nos efforts », a expliqué le directeur général du Centre jeunesse, Serge Bisaillon lors d'une conférence de presse organisée dans le cadre de la Semaine des centres jeunesse du Québec.
« Nous devons accroître les compétences des parents et des jeunes et réduire les conséquences des gestes de maltraitance perpétrés », a déclaré Serge Bisaillon, qui souligne que beaucoup de cas de négligence pourraient être évités avec une meilleure éducation et un soutien plus accru auprès des parents.
Pour ce faire, les intervenants du Centre jeunesse suivent actuellement des formations qui leur serviront pour intervenir plus intensivement auprès des familles. « On souhaite mettre en place des services en milieu familial dans les cadre desquels nos intervenants pourront effectuer plus d'une visite par semaine, expose Gina Landry, directrice des services jeunesse et des ressources de type familial. Il faut travailler pour maintenir les enfants de 6 à 12 ans dans leurs milieux et prévenir le placement en famille d'accueil ou en centre de réadaptation. Le retrait du milieu familial est un traumatisme. »
Les connaissances d'autres Centres jeunesse du Québec ainsi que d'Instituts universitaires seront mis à contribution pour mettre à niveau les compétences des intervenants.
Cas plus nombreux, et plus complexes
Le nombre de signalements reçus par le Centre jeunesse a bondi au cours de la dernière année, passant de 6000 en 2009-2010 à 6800 en 2010-2011. Ces chiffres placent la région au troisième rang au Québec en termes de nombre de signalements par rapport à la population, après Montréal et la Montérégie.
De plus, les problèmes des enfants suivis par le Centre jeunesse se sont alourdis, constate le directeur général, Serge Bisaillon. Troubles de santé mentale et dépendances diverses font souvent partie de leur réalité. Selon M. Bisaillon, les difficultés économiques ne sont pas étrangères à la recrudescence des cas de maltraitance.
« Souvent, plusieurs types de maltraitance se rejoignent, note aussi Louise Bellemare, directrice de la qualité des services au Centre jeunesse. Les situations de maltraitance sont souvent la cause des troubles de comportement qui surviennent plus tard. »
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