Claude Pinard donne six mois à Pauline Marois

Par Jean-Luc Lavallée | Agence QMI
Le député péquiste Claude Pinard, qui compare Gilles Duceppe à un «as» dans le jeu de cartes du PQ, donne six mois à sa chef Pauline Marois pour regagner la confiance de l'électorat.
Mardi midi, à l'Assemblée nationale, l'élu de Saint-Maurice a précisé l'échéancier qu'il a en tête pour un éventuel changement à la direction du parti si rien ne bouge: six mois. Il a dit qu'il fallait être réaliste, et a assuré que Mme Marois est cartésienne et qu'elle saura «s'autoévaluer et prendre la décision qui s'impose» si le Parti québécois ne voit toujours pas «le bout du tunnel».
«Je crois encore que Mme Marois peut rebondir et que le parti peut rebondir. Mais, dans six mois, si les sondages font en sorte qu'on se maintient toujours au même niveau, je pense que je n'aurai même pas à demander quoi que ce soit, a lâché Claude Pinard, lorsque des journalistes l'ont interrogé. Je suis persuadé que Mme Marois fait exactement la même lecture que tous les députés font. On a pris le fond du baril, maintenant on va remonter. Il est bien évident que si elle n'est pas capable de remonter, croyez-vous sérieusement que Mme Marois va s'en aller à l'abattoir, moi je ne crois pas.»
Qu'est-ce qui manque à Pauline Marois? «Un des handicaps sérieux, c'est le fait qu'elle soit une femme pour encore une partie importante de la population, je crois sincèrement que des gens, parce que c'est une femme, ne lui donneront pas leur appui», a déclaré Claude Pinard.
Les autres députés péquistes ont rapidement pris leurs distances des propos de M. Pinard. «Mme Marois est en selle présentement, elle est claire sur son leadership, elle a dit qu'elle serait là aux prochaines élections et moi, je suis entièrement derrière elle», a fait valoir Alexandre Cloutier, député de Lac-Saint-Jean.
«M. Pinard a droit à ses opinions, tout le monde a droit à ses opinions. La mienne, c'est qu'on a la meilleure chef, et je suis fidèle, loyal, et c'est avec elle qu'on va aller au combat», a renchéri le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault.
Interrogé sur le six mois que donne Claude Pinard à Pauline Marois pour remonter dans les sondages, Stéphane Bergeron a ironisé: «Je ne sais pas ou il a pris son calendrier».
«On a quelque temps devant nous, on a au moins deux ans encore avant la prochaine élection parce que, c'est cinq ans le mandat, alors moi je vais me retrousser les manches comme je l'ai toujours fait», a répondu la principale intéressée.
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