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En Mauricie, trop peu d’alternatives pour répondre aux besoins des personnes mal-logées

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22 septembre 2017
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Par Salle des nouvelles

La situation des locataires mal-logés de la Mauricie est inquiétante, selon les témoignages entendus lors du passage à Trois-Rivières de la Tournée pour le droit au logement, organisée par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), en collaboration avec le Comité logement Trois-Rivières. Non seulement les personnes qui y ont pris la parole ont-elles mis en lumière le fait que le droit au logement est bafoué, mais elles ont fait état de négligence envers des obligations légales de bases comme l’habitabilité et la salubrité. L’audience était présidée par Christian Nadeau, président de la Ligue des droits et libertés. Une trentaine de militantes et de militants du FRAPRU de Montréal, de la Montérégie, de Québec et de Saguenay y ont assisté. 
 
Alors que la discrimination est illégale au Québec, les familles avec enfants et les Autochtones y restent exposés lors de la recherche de logement, comme en ont témoigné deux personnes de la région. Plusieurs des locataires ayant pris la parole ont, pour leur part, fait état de problèmes d’insalubrité et d’inaction des propriétaires en la matière. Une locataire a même été privée de sa toilette pendant plusieurs jours.  « La vétusté des logements souvent habités par des personnes peu fortunées, l’éloignement et la négligence des propriétaires entrainent leur lot de nuisances et de problèmes de voisinage », constate Diane Vermette, coordonnatrice du Comité logement Trois-Rivières.   
 
Christian Nadeau, qui présidait l’audience s’inquiète du peu de cas que font les propriétaires de la loi, mais plus globalement du désintérêt des gouvernements envers les personnes mal-logées qui ont très peu de recours. « C’est un droit collectif qui est nié et au final ce sont des vies qui sont fragilisées, des personnes en chair et en os qui se voient méprisées », rappelle-t-il.  Monsieur Nadeau constate  que de nombreuses composantes du droit au logement tel que le définit l’ONU, comme la sécurité d’occupation, la capacité de paiement, l’accessibilité, l’habitabilité et l’accès sans discrimination, ne sont pas respectées.  Comme le FRAPRU, la Ligue des droits et libertés déplore que Québec et Ottawa ne remplissent pas leur obligation de garantir de droit au logement « au maximum de leurs ressources disponibles », tel que prescrit par le Pacte international relatif aux droits économiques sociaux et culturels (PIDESC), auquel tous les deux ont adhéré en 1976.  
 
Trois-Rivières est le troisième arrêt d’une tournée de 5 régions en 5 semaines.  Cette tournée prend place alors que les gouvernements canadien et québécois ont l’opportunité de faire avancer substantiellement la reconnaissance et la réalisation du droit au logement cet automne. Le gouvernement fédéral doit présenter bientôt la première Stratégie canadienne sur le logement et le gouvernement du Québec, qui dispose de surplus budgétaires substantiels, pourrait enfin bonifier et améliorer le programme AccèsLogis qu’il a sévèrement amputé au nom de l’austérité, au point de le rendre quasi inopérant. Lors de l’audience, deux membres fondatrices d’un projet de coopérative ont d’ailleurs fait état des difficultés rencontrées dans la réalisation de leur projet en raison de l’insuffisance du programme.   
 
« Trop de gens n’ont d’autre choix que d’habiter dans des logements en mauvais état, et malgré tout trop chers pour eux, même si ça menace leur santé et celle des membres de leur famille », souligne  Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Elle s’inquiète de l’absence d’alternatives au marché privé. « En 20 ans, seulement 282 logements sociaux ont été construits à Trois-Rivières. Cela représente à peine 1 % du parc de logements locatifs  », fait-elle remarquer. Dans son plus récent rapport, le Comité sur les droits économiques, sociaux et culturels de l’ONU mettait d’ailleurs le Canada et les provinces en garde contre la pénurie de logements sociaux qui sévit ici.

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